Ils ont entre 15 et 18 ans, de l’énergie à revendre et beaucoup de talent ! Alors pour ces jeunes athlètes, les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver c’était un peu l’événement à ne pas manquer. Les petits Français étaient de la partie, l’occasion pour nous de faire un bref tour d’horizon de leurs belles (et moins belles ?) performances. En prime, Margot Ravinel, l’une de nos médaillées nous accompagne dans ce décryptage.
Village olympique, cérémonie d’ouverture… À Lausanne en Suisse, pour la troisième édition des JO de la jeunesse d’hiver, tout avait pris l’allure des « vrais » Jeux Olympiques. À la différence près, que les acteurs de la compétition étaient beaucoup plus jeunes que de coutume. Du 9 au 22 janvier, des jeunes athlètes issus du monde entier, se sont disputés le graal olympique dans 16 disciplines différentes. Ski alpin, biathlon, patinage artistique, tout y était. Même le ski alpinisme, qui faisait sa première apparition en tant qu’épreuve olympique. Les Français ont-ils réussi à s’imposer face au reste du monde ? Oui ? Non ? Réponse, en quelques lignes…
Bronze, argent et pincées d’or
Ils étaient 61 athlètes à porter les couleurs tricolores tout au long de cette quinzaine olympique. L’équipe de France s’en sort avec 11 médailles. Malgré une représentation dans presque la totalité des disciplines, nous devons admettre que ce sont souvent les mêmes qui décrochent le gros lot. Les Frenchies n’ont pas été les meilleurs, et pourtant, le ratio est bien plus important qu’il y a 4 ans (7 médailles). Le record était presque égalé au troisième jour de compétition ! Ajoutez-y quelques belles surprises, une dose de bonne humeur et vous avez-là le concentré parfait pour vous faire oublier les quelques autres déceptions.

Crédit photo – Nordic Mac
Le biathlon français, même jeune, ne déçoit pas. Nous retiendrons évidemment les belles réalisations de Mathieu Garcia, auréolé de bronze sur le 12,5 km et de Jeanne Richard, deuxième sur le 10 km. Les deux biathlètes ont récidivé, ensemble cette fois, le lendemain. Portés par le public français des Tuffes (qui accueillait les épreuves de biathlon, saut à ski et combiné nordique), dans le Jura, ils ont dominé le relais mixte simple malgré quelques fautes au tir. Ils s’imposent et décrochent l’or olympique, le deuxième titre bleu-blanc-rouge, qui sera aussi le dernier de ces JO. Le relais mixte (à quatre, cette fois) se classe, lui, troisième.
Sur les six skieurs tricolores en lice dans les quatre épreuves de Slalom, Géant, Super-G et combiné, seuls Caitlin Mcfarlane et Auguste Aulnette ont été récompensés respectivement d’une breloque d’argent sur le Super-G, et d’or sur le combiné. A noter également les deux belles perf’ en saut à ski : Joséphine Pagnier s’est illustrée en individuel (ARG) et a prit le bronze en équipe. Enfin, en snowboard, la lumière est venue de Margaux Herpin (2ème) sur le snow cross. On vous l’avait dit, pas de grande diversité mais de beaux espoirs pour l’avenir, n’est-ce pas ?
Des médailles…qui ne compteront pas
Et oui ! Les français ont bien officiellement décroché 11 médailles mais, officieusement…ils en ont, en réalité, un peu plus. Pourquoi ? La faute à qui ? Rassurez-vous, rien ne sert de chercher un coupable là où il n’y en a pas. Effectivement, certains de nos petits frenchies étaient engagés dans des épreuves par nations mixtes, sous l’égide « NOC » (Comités Olympiques Nationaux). C’est le cas de Ludmilla Bourcet ou encore Nathan Nicoud qui ont remporté l’or au hockey sur glace, à 3 contre 3. Tous deux ont disputé leurs rencontres avec d’autres athlètes issus d’autres pays et non avec des membres de l’équipe de France. Ce qui explique que les médailles remportées ne soient pas comptabilisées au classement officiel. D’ailleurs, ne cherchez pas de tableau des médailles ou autre classement de ce type, il n’y en a pas. Le but ? Ne pas trop mettre en avant ces jeunes athlètes.

Crédit photo – CDOS Loiret
Au total, c’est sept médailles qui ont été « retirées » des comptes : quatre athlètes tricolores s’étaient illustrés en hockey sur glace, Gabriel Volet et Chana Beitone avaient décroché l’argent : l’un par équipe en short track et l’autre au curling. Même le relais mixte français qui avait terminé sur la deuxième marche du podium en ski alpinisme (qui comportait quatre athlètes français) ne peut pas être retenu : trois équipes composées d’athlètes de nationalités différentes avaient pris le départ. Mais bon, disons que pour cette fois on va faire exception à la règle et qu’en additionnant le tout, notre chère équipe de France comptabilise, en fait, 18 belles médailles.
Le zoom : Margot Ravinel, médaillée et ambitieuse
Vous pensiez avoir fait le tour des français aux JOJ ? Et bien, non ! Figurez-vous que c’est dans la nouvelle épreuve olympique que nos jeunes pousses ont fait leur preuve: le ski alpinisme. Un sport particulièrement méconnu du grand public et qui nécessite de maîtriser à la fois les techniques du ski (alpin) et de l’alpinisme. Montées, descentes et dénivelés abruptes font partie intégrante du jeu, au même tire que certains passages imposent d’ailleurs de déchausser pour mettre les skis sur le sac à dos. Démonstration en images :
Après réflexion, la mieux placée pour en parler est encore Margot Ravinel, double-médaillée de bronze en individuel et médaillée d’argent sur le relais mixte. « Je dirais que c’est un sport très complet. Il faut être bon physiquement pour les montées mais aussi techniquement pour ne pas perdre trop d’énergie en montée et en descente. Aussi, il est important de rester concentré pour être efficace en manips. C’est un sport plaisant à regarder avec du suspens et des rebondissements.«
À seulement 17 ans, Margot Ravinel est une jeune fille accomplie dont la vie doit jongler entre ses études d’ingénieur, les entraînements et les compétitions. Un emploi du temps chargé qui ne l’empêche pas d’avoir une vraie philosophie de vie « Je pense que si on veut vraiment réussir, on peut, il faut juste se motiver à travailler pendant les temps libres, pour être tranquille lors des compétitions. J’espère réussir les deux, c’est un beau défi ! Je fais attention à mon sommeil, à la récup’ et à mon hygiène de vie pour accumuler le moins de fatigue possible. »

Crédit photo – Flickr
Et même si elle avait déjà terminé dans le top 3 aux derniers championnats du monde en 2019, la sportive raconte « Je savais que ce serait dur. Donc avoir trois médailles a été magique, je ne pouvais pas espérer mieux !« . Et n’hésite pas à exprimer ses ambitions « J’aimerais terminer mes études et avoir mon diplôme. Mon but est également de continuer le ski, en augmentant la charge d’entraînement d’année en année pour réussir dans le sport de haut niveau plus tard. J’aimerai que le ski reste un plaisir, profiter aussi de mes années en école et ne pas tout miser sur le sport. »