Enfin une équipe française de basketball réapparaît dans la plus grande compétition européenne. Oui, cela faisait depuis la saison 2015-2016 que le basket français restait en-dehors de la compétition. La réforme de l’Euroleague, en 2016, a apporté une grande nouveauté : la mise en place d’un championnat fermé. Comment faire partie des 16 privilégiés ? L’argent, la performance et les contacts…
Merci Tony. Cette phrase a raisonné dans tout San Antonio le 11 novembre 2019, lors de la cérémonie du retrait du numéro 9 chez les Spurs. En ce qui concerne l’ASVEL, ou plutôt LDLC ASVEL…, cette phrase, on la prononce depuis son arrivée en temps que président et actionnaire majoritaire en 2014. Malgré quelques décisions, qui ont brisé le cœur des fans ultimes (Ciao le vert, Bonjour le naming), il a su replacer l’ASVEL aux sommets du basket français – deux championnats remportés en 2016 et 2019 – ainsi que réaffirmer le basket français sur la carte européenne. Oui, Tony est patriote ! Comment le nier ? Il a tout donné pour la France en temps que joueur, et maintenant, en temps que dirigeant il nous rend une nouvelle fois service en faisant de l’ASVEL une équipe compétitive.
Bilan mitigé en Euroleague
A la fin de la saison dernière, on se frottait les mains en voyant un futur club français en Euroleague. Une saison 2018-2019 maîtrisée de bout-en-bout et un doublé à la clé. Cependant, en regardant les cadors européens jouer un basket beaucoup plus physique, on se posait des questions et le scepticisme était présent dans les têtes des journalistes français. Auront-ils le niveau ? L’effectif est-il assez important ? Que de questions que TP a su faire oublier ! Le club a rapidement officialisé les ventes ainsi que des achats de joueurs de dimension européenne. Il fallait faire de la place, c’est ce qui a été fait avec les départs du génial lituanien, Mantas Kalnietis, du feu follet A.J Slaughter ou encore de l’imposant Alpha Kaba. Des talents aussi importants qu’emblématiques à Villeurbanne. En échange, LDLC ASVEL a acquis pas moins de sept joueurs tels que Edwin Jackson, Antoine Diot, Jordan Taylor ou encore Rihards Lomazs. Si ces noms ne vous disent rien, allumez vos télés et profitez !

Crédit Photo : Lyon Mag
L’armada de Zvezdan Mitrovic était, certes talentueuse, mais bourrée d’individualités. Quoi de mieux que de partir au Monténégro afin d’affronter la sélection nationale ? Ce petit voyage a permis de souder le groupe ainsi que de bien préparer le début de saison européen. Et ceci a fonctionné, deux matchs à domicile en deux semaines et deux victoires face à l’Olympiakos sur le score de 82-63 et le Panathinaikos (79-78). Puis les choses se sont calmées… Normal ! Seulement, les gris restaient impériaux devant leur public bouillant de l’Astroballe. Ils pouvaient prendre une claque monumentale, comme contre Munich ou à Valence, et revenir la semaine d’après gagner face aux champions en titre, et l’une des équipes les plus mythiques : le CSKA Moscou. Un coup de chance ? Peut-être, mais ce 8 novembre 2019, les Villeurbannais l’ont fait avec la manière. Résultat, 67-66 et un Game Winner signé Jordan Taylor. Il ne reste qu’une seule chose à faire, s’asseoir confortablement, monter le volume et admirer !!
« Écoutez le peuple lyonnais ! »
Le bilan, malgré ces exploits, est mitigé pour l’ASVEL, ce qui est déjà très bien par rapport aux attentes. Les Lyonnais finissent la phase aller avec 8 victoires pour 9 défaites à égalité parfaite avec l’Étoile Rouge de Belgrade, Khimki Moscou et Valence. Cependant, lors du premier match de la phase retour le 10 janvier, Lyon pouvait mettre à distance ses concurrents directs, ce qui ne fut pas le cas. Les hommes de Mitrovic ont complètement gâché leur superbe première mi-temps et s’inclinant de trois petits points : 80-83.
L’ASVEL reste, néanmoins, malgré cette défaite, aux portes des playoffs Euroleague, ce qui serait un exploit sans nom. Est-ce jouable ? La première partie de saison a été très rythmée pour les Lyonnais, qui sont, pour la plupart, encore novices dans ce championnat. En moyenne, les gris jouent 2 matchs par semaine. Tenir sur ce rythme là est très compliqué et il faudra redoubler d’ingéniosités tactiques et techniques pour conserver cette place.
La qualité principale : le collectif
L’équipe s’est renforcée cet été, mais la réelle force de l’équipe – exceptée un coaching huilé – c’est évidemment la force collective. Le basket est avant toute chose un sport collectif, et Mitrovic l’a bien compris. Combien de fois on a vu le meilleur joueur du match sortir tôt dans la partie, pour pouvoir se reposer ? Le coach monténégrin est un virtuose dans ce domaine. Il a su mobiliser chacun des joueurs, match après match et créer une cohésion que l’on retrouve nulle part ailleurs. Une bande de potes, voilà ce que l’on voit jouer sur les parquets.
Crédit Photo : Basket Europe
Cependant les individualités sont tout de même présentes (en même temps, une équipe présidée par Tony Parker, on pourrait s’en douter) mais celles-ci matchent parfaitement. Des figures emblématiques de l’ASVEL comme Charles Kahudi, David Lighty ou encore le revenant Edwin Jackson, des jeunes talents prochainement en NBA : Théo Maledon, 18 ans ou Matthew Strazel, 17 ans, et enfin des hommes possédant des mains d’or, Jordan Taylor, Antoine Diot ou encore le pivot Adreian Payne, qui use des trois points et des gros dunks. L’alchimie trouvée fonctionne et dans les grands soirs même les meilleures équipes d’Euroleague tombent de haut.
Carton plein en JEEP Elite ?
Avec une équipe capable de jouer le premier tableau du meilleur championnat européen, on se dit que le championnat français va être une formalité. On aurait pu le croire, en effet, lorsque l’on a vu la série de 14 matchs sans défaite en Jeep Elite. Mais voilà, comme Golden State lors de la saison 2016-2017, comme le PSG en Ligue 1, tout le monde veut faire tomber l’ogre villeurbannais. Le championnat français n’est donc pas si aisé qu’on peut le croire. Malgré un niveau en-deçà de l’Euroleague, il ne faut néanmoins sous-estimer les autres équipes françaises, qui défendent chaque semaine la culture du basket en France.
Avec l’enchaînement des matchs, l’équipe LDLC ASVEL est tombée déjà deux fois face au Mans et face à Monaco et ne figure plus à la première place du championnat. En effet, les finalistes de l’année dernière (Monaco) réalisent une première partie de saison plus que correcte avec 15 victoires pour 2 défaites, à égalité avec Lyon-Villeurbanne. L’équipe monégasque veut prouver qu’elle peut remporter une fois le championnat, après deux finales successives perdues en 2018 et 2019.
Pour le premier match de la phase retour, l’ASVEL a réagi en s’offrant le CSP Limoges dans leur salle. Les hommes de Mitrovic, absent ce soir la à cause d’une grippe, ont réussi à se relancer dans le plus mythique des matchs de Jeep Élite. Ils restent tout de même à égalité parfaite avec leur concurrent direct monégasque.
L’ASVEL peut, cette année, marquée l’histoire du basket français en se qualifiant pour les play-offs d’Euroleague et en conservant le championnat de France. La succession des matchs de haut niveau ne rendra pas la tâche facile.