Coureur à la progression régulière, Guillaume Martin s’est affirmé au fil des années comme une valeur sûre du cyclisme français. Capable de briller autant sur les Classiques (Top 20 sur les Ardennaises) que sur les courses par étapes (12ème du Tour 2019), le coureur de 26 ans courra pour la première fois de sa carrière dans une équipe World Tour. Exit la Wanty-Groupe Gobert, le Normand a rejoint Cofidis cet hiver. Conscient de ses qualités, Guillaume Martin rêve de lever les bras sur une épreuve World Tour, chose qu’il n’a pas encore réussie jusqu’à présent…
Cofidis, le besoin de passer à autre chose
Une chose est sûre, la formation nordiste s’est considérablement renforcée avec son arrivée, combinée à celle du champion d’Europe Elia Viviani. Désireuse de tourner la page au feuilleton Nacer Bouhanni, l’équipe de Cédric Vasseur fut particulièrement active durant ce mercato. Les frères Bouhanni ont quitté le navire, Darwin Atapuma, auteur d’une saison 2019 décevante, a préféré rejoindre une formation colombienne et Geoffrey Soupe est parti chez Direct Energie. Rajoutez à cela une petite polémique sur le départ de Loïc Chetout et vous comprenez qu’il était plus que nécessaire pour Cofidis, de retour en World Tour, d’étoffer son effectif.
D’un point de vue sportif, 2019 fut dans la continuité de 2018 avec une vingtaine de victoires. Ce bilan porte surtout la marque de deux coureurs : Christophe Laporte et Jesus Herrada, auteurs de 75 % des victoires de Cofidis en 2019. Les arrivés de Guillaume Martin et de Elia Viviani permettront sans aucun doute de mieux répartir les leadership et de diversifier le terrain de chasse de Cofidis.
Crédit photo : Team Cofidis
Il s’agit de votre première année au sein d’une formation World Tour. Désormais, vous êtes un peu attendu car vous êtes, avec Elia Viviani, la recrue phare de la formation nordiste. Comment appréhendez-vous ce nouveau rôle ?
J’avais déjà des responsabilités chez Wanty-Groupe Gobert. J’étais le leader sur certaines grandes courses en World Tour. Désormais, la pression est peut-être répartie puisque Elia Viviani occupera une place très importante.
Pour la première fois de votre carrière, vous allez prendre part à deux Grands Tours (Tour de France et Vuelta). Comment allez-vous gérer cela ?
En effet, pour la première fois de ma carrière, je vais prendre part à 2 Grands Tours. Le Tour de France reste la priorité absolue. La fin de saison s’annonce très corsée, d’autant plus si je participe aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Votre participation à la Grande Boucle et à la Vuelta ne compromet-elle pas vos chances de prendre part aux JO ?
Non, je ne pense pas. L’enchaînement avec le Tour peut justement être intéressant, nous serons dans le rythme pour aborder une course qui sera à coup sûr difficile. Et je suis convaincu que beaucoup de de coureurs qui prendront part à la Grande Boucle seront aux JO.
D’habitude, vous reprenez votre saison en Europe au GP La Marseillaise ou sur une classique espagnole. Cette saison, vous allez effectuer votre reprise en Argentine sur le Tour de San Juan. Pourquoi ce changement ?
C’était une volonté de l’équipe de commencer l’année au chaud. Là bas, les conditions climatiques sont bien différentes. Il y aura moins de pression. En effet, je serai très certainement moins regardé. De plus, il est nécessaire de moins courir en début de saison, au vu de la suite de mon programme.
Vous n’avez pas encore obtenu de victoire majeure sur le circuit World Tour. Ressentez-vous un certain manque par rapport à cela ?
Ce n’est pas passé loin lors du Critérium du Dauphiné ou sur les Championnats de France. Je sais que j’en suis capable, je l’ai dans les jambes. Cette première victoire peut arriver cette saison car mon intégration s’est très bien passée.
Crédit photo : Media365
Sur certaines courses, vous allez partager le leadership avec Elia Viviani. Ne redoutez-vous pas une certaine division de l’équipe entre deux leaders ?
En effet, Elia Viviani aura très certainement le rôle de leader sur certaines courses. Il y aura sûrement une équipe autour de lui, et une équipe axée sur les étapes au profil plus compliqué. Je ne redoute absolument pas cela, c’est désormais le cas dans beaucoup d’équipes où cela se passe très bien. Je n’ai aucune inquiétude.
Vous brillez autant sur des courses par étapes que sur des classiques. Quel type de courses vous fait vibrer le plus ?
Je ressens un plaisir différent dans chaque cas, ce n’est pas du tout comparable.
En parallèle de votre carrière, vous avez obtenu un master en philosophie. Selon toi, est-ce qu’en France les sportifs ont les moyens de suivre des études ?
Je pense que le système idéal est aux Etats-Unis avec les championnats universitaires notamment. De nombreux dispositifs existent en France, beaucoup de sportifs arrivent à concilier études et carrière sportive grâce à cela, j’en suis la preuve !
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