On a l’impression de se répéter chaque année, et pourtant on ne s’en lasse pas. La magie de la Coupe de France a encore frappé ! Lundi 9 décembre 2019, au Roazhon Park de Rennes, le sort a permis aux amateurs de Linas-Montlhéry de se prendre à rêver : le Paris SG de Neymar et compagnie se rendra à Bondoufle le dimanche 5 janvier, pour affronter ces amateurs de Régional 1 (6ème échelon national) dans le cadre des 32ème de finale de la Coupe de France. Un cadeau (empoisonné ?) de Noël avant l’heure pour ce petit club de région parisienne, qui se verrait bien, le temps d’une soirée, réécrire le mythe de David et Goliath. Les Olympistes sont partis à la rencontre de l’un des protagonistes de cette folle épopée : Pascal Leno, le jeune attaquant guinéen de cette formation essonnienne.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de cette réception du Paris SG ?
On a d’abord été chanceux d’être réparti dans le même groupe de tirage que le Paris SG (la FFF avait constitué des groupes en fonction des secteurs géographiques de chaque équipe, ndlr) donc on s’est tous pris à rêver de les rencontrer. Je priais devant ma télé avec ma famille pour que l’on affronte le PSG parce que c’était le «Gros» de notre groupe de tirage et affronter une telle équipe pouvait nous permettre d’être mis en avant grâce aux médias… Lorsque le PSG nous a été attribué c’était incroyable, je n’arrivais pas à réaliser. En tant qu’amateur c’était un rêve qui devenait réalité, affronter une Ligue 1, qui plus est le PSG n’est pas donné à tout le monde.
Beaucoup décrié, le PSG reste incontestablement le meilleur club français aujourd’hui, que pensez-vous du club actuellement ?
Ce que le PSG fait en Ligue 1 et en Ligue des Champions dans cette première partie de saison est vraiment incroyable et ça fait peur. S’ils continuent sur cette lancée je les vois bien champions d’Europe dans 6 mois. En plus dans cette équipe il y a aussi des joueurs qui me font rêver. Neymar, je le trouve exceptionnel, techniquement il est incroyable. C’est vrai que si Neymar se retrouve sur la pelouse à la fin du match, j’aimerais pouvoir récupérer son maillot.
Une rencontre face au Paris SG c’est un rêve pour bon nombre de footballeur, mais cela peut-il aussi faire peur ?
Non, affronter le PSG ne nous fait pas peur, au contraire, on fait du foot pour vivre des moments comme ça. En plus on ne peut pas savoir ce qu’il va se passer sur le terrain, les gens peuvent se dire que le PSG va dérouler tranquillement, nous écraser, mais cela ne nous touche pas. Nous, nous n’avons rien à perdre. Notre objectif, nous, ça va être de prouver que nous ne sommes pas arrivés par hasard en 32ème de finale, que l’on mérite d’être ici. Lors des tours précédents nous avons éliminé des formations qui évoluaient déjà à des niveaux supérieurs au notre (La Flèche RC et Evreux FC deux équipes de N3, ndlr). On se doit donc de montrer que notre qualification n’est pas due au hasard et qu’on est allé la chercher sur le terrain. Alors qui sait ce qu’il peut se passer maintenant…

Crédit Photo : Le Républicain
Affronter le PSG, c’est affronter un club mythique, mais aussi des joueurs de classes mondiales, comment appréhendez-vous cela ?
On ne sait pas encore s’ils seront alignés par Thomas Tuchel, mais cela serait vraiment quelque chose d’incroyable de pouvoir affronter des joueurs comme Mbappé ou Neymar. Nous avons l’habitude de les voir à la télé, d’apprécier leur vitesse, leur technique, mais pouvoir les affronter en vrai ça permettrait aussi de se rendre compte, réellement de leur vitesse, leur qualité… Neymar, normalement tu ne le vois qu’à la télé, là c’est l’occasion de se confronter à lui, c’est un rêve.
Thiago Silva, Marquinhos, Kimpembe, Kehrer, tous ces grands noms du football seront probablement vos adversaires direct pendant la rencontre, comment les faire déjouer ?
Ce sont des professionnels, ils ont l’habitude d’affronter de grands attaquants, ce sera donc à moi d’être intelligent dans ma manière de jouer, de me positionner et d’intervenir. Il faudra que je sois très costaud dos au but, sans être collé aux défenseurs parisiens parce que face à Thiago Silva ou Kimpembe si je reste dans leur zone d’intervention, forcément qu’il prendront le dessus sur moi. Ce sera à moi d’essayer de me démarquer autant que possible et ainsi me permettre de prendre un temps d’avance sur les défenseurs.
Affronter le Paris SG est un véritable casse-tête pour la plupart des équipes de Ligue 1. Pensez-vous qu’un club de R1, comme vous, puisse être capable de trouver une solution pour vaincre cet ogre du football français ?
On fera tout pour les embêter et on ne se laissera pas faire, ça c’est sûr ! Les joueurs parisiens ont beau être des stars on ne les regardera pas jouer. Après le match, d’accord, eux seront les stars et nous les amateurs mais sur le terrain il n’y aura aucune différence entre eux et nous, nous serons à 11 contre 11, tous égaux. Certes, ils s’entraînent tous les jours, vivent pour le football alors que nous nous n’avons que deux entraînements par semaine mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer au football.
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Une telle affiche entraîne forcément un engouement important autour du club, notamment médiatiquement, comment gérez-vous cela ?
Oui depuis quelques semaines on reçoit des appels de partout, les gens nous félicitent et beaucoup nous ajoutent sur les réseaux sociaux, donc c’est très positif pour nous, ça nous encourage encore plus à poursuivre nos efforts. Des médias importants comme Canal +, et France Télévisions sont venus nous interviewer récemment lors de nos entraînements. On se dit que si un jour le monde professionnel nous ouvre ses portes, on aura presque le monde à nos pieds, c’est incroyable.
Noël approche, pourtant dès le 5 janvier il faudra être prêt, comment allez-vous gérer cette période des Fêtes et vous préparer individuellement et collectivement pour la rencontre ?
Cette semaine notre coach nous a laissé au repos, nous ne nous sommes pas entraînés, donc j’essaye de laisser le foot de côté, je n’y pense pas. Le temps de la reprise venue (celle-ci est prévue le 26 décembre, ndlr) il faudra se concentrer, penser au match, mais pour l’instant je préfère penser à autre chose et récupérer en profitant des vacances.
Pour finir, on dit toujours qu’avoir un discours positif avant un match est important, alors comment imaginez-vous l’ESA Linas Montlhéry faire tomber le grand Paris SG ?
Vous savez, au football rien n’est impossible, il faut se donner à 100%, croire en soi et après on verra. Si je venais à marquer le but vainqueur, mon premier geste serait de dédier le but à mon père, qui vient d’être nommé au grade de colonel de la gendarmerie nationale, car il m’a toujours soutenu dans tous mes choix et il a toujours été mon premier supporter.