Le diamant brut de Miami continue sur sa lancée et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le Heat nous régale d’un basket altruiste et haut en couleurs depuis le début de la saison dont Tyler Herro fait définitivement partie intégrante. Avec chaque mois qui passe, l’arrière nous régale de son jeu fin et adroit et le mois de décembre ne fait pas exception à la règle. Le numéro 14 du Heat finit l’année en beauté.
Plus la saison avance, plus le shoot et le regard de Tyler semblent s’affiner. Imprévisible balle en main, le rookie fait mentir tous ses détracteurs. En même temps, qu’est ce qu’on pourrait bien trouver à lui reprocher ? Il sait dribbler, crosser, créer son propre shoot extérieur tout en étant plus que capable de finir à l’intérieur. Bref, il fait tout ce qu’on attend de lui et bien plus encore. Puisqu’il faut bien en parler : oui, son jeu n’est pas encore parfait. Mais on oublie trop souvent qu’il n’a que 19 ans ! Donnez lui un peu plus de temps et sa vision de jeu s’élargira encore plus.
Un jeu en constante amélioration
C’est comme s’il anticipait chaque critique potentielle qu’on pourrait faire à son jeu. Au fil de la saison le numéro 14 du Heat corrige les points faibles de son arsenal. Sa défense, bien que déjà très acceptable, montre des signes constants d’amélioration. Dites lui que son jeu est trop centré autour du tir et que sa vision est trop étroite et il se met à distribuer considérablement plus le ballon. Certes, son nombre de passes décisives par matchs n’est pas très élevé – seulement 2,2 sur la saison – mais il se concentre plus sur la circulation générale de balle. De plus, il met à profit sa capacité de shoot pour fixer les défenses et ainsi grandement espacer le jeu du Heat. Grâce à lui et aux autres snipers de son équipe (Duncan Robinson et Kendrick Nunn pour ne citer qu’eux), Miami dispose d’une polyvalence énorme sur le plan offensif. Il nous a offert quelques grosses perfs sur ce mois de décembre : 27 points et 6 rebonds à 5/11 à trois points contre les Bulls, 19 points contre les Mavs ou encore 22 points contre les Grizzlies. Son pourcentage au shoot est en légère baisse mais rien d’alarmant et on va mettre ça sur le compte des fêtes de fin d’année.
Sur le plan défensif, Herro s’adapte très bien à la défense de zone de Spoelstra. Ce système s’avère en effet très efficace pour Miami depuis le début de saison. Le brillant coach de Miami a su parfaitement intégrer ses jeunes rookies dans des systèmes défensifs efficaces.
Une confiance à toute épreuve
Herro a confiance en lui et ça se voit. Mais on ne parle pas ici d’une confiance arrogante et aveuglante qui lui fait perdre toute notion du collectif. Son équipe et son coach ont directement su le reconnaître à sa juste valeur. Il est donc totalement à l’aise pour prendre des initiatives de son plein gré qui ont sauvé plus d’une fois le Heat du pétrin. Il ne cesse de nous surprendre avec des shoots létaux derrière le cercle en sorti d’écran qui font très souvent mouche. Dès que le score se resserre, Tyler trouve toujours le moyen de planter un de ces tirs dont lui seul à le secret qui ont l’effet d’un coup de poignard pour l’équipe adverse. Et une fois lancé il est inarrêtable. Si vous ne mettez pas rapidement quelqu’un sur lui vous pouvez être sûr qu’il ne se gênera pas pour vous martyriser à mi-distance.
De plus, Herro possède ce petit quelque chose de spécial. Ce « clutch gene » comme disent les Américains. Ce chromosome en plus qui fait que dans les moments chauds d’un match, si le ballon arrive dans ses mains, on peut avoir la quasi-certitude que de grandes choses vont se passer. Herro se sublime dans le « money time » et n’hésite pas une seule seconde à prendre les shoots décisifs. J’en veux pour preuve le match d’hier soir contre Philadelphie, où, mené de deux points dans les dernières secondes du match, Miami parvient à arracher le ballon des mains du colosse Embid. La gonfle revient à Herro qui court en contre attaque. Il se retrouve seul face à trois défenseurs, il recule, arme son shoot et plante un trois points magistral pour donner l’avantage à Miami qui remportera finalement le match en prolongation. Du grand art !
Sur ce mois de décembre, Herro tourne à plus de 12 points, 4 rebonds et 2 passes de moyenne en ne jouant que 27 minutes par match. Ce qui reste surprenant c’est son efficacité : presque 40 % au tir, dont 34,8 à trois points et un 100 % parfait aux lancers francs. Des statistiques un poil plus basses que ses moyennes de saison, mais le soleil continue de briller à Miami et le temps est au beau fixe. Herro et le Heat semblent bien partis pour aller en playoffs et c’est tout ce qu’on leur souhaite !