Alors que le mythique « Boxing Day » débutait jeudi en Angleterre, les autres grands championnats sont à l’arrêt pendant la période des fêtes. Si les leaders ne surprennent pas forcément, des équipes inattendues se mêlent à la lutte des premières places. D’autres équipes quant à elle déçoivent. Les Olympistes profitent de la trêve hivernale pour dresser un premier bilan des cinq grands championnats. Pour la Ligue 1, c’est par ici!
Premier League: Liverpool face à son destin, le Big 6 a du mal
Liverpool marche sur l’eau en ce début de saison. Les Reds réalisent un quasi sans faute. 18 matchs, 17 victoires. Seul un match nul face à Manchester United donne de l’ombre au tableau de l’équipe entraînée par Jürgen Klopp. Avec 13 points d’avance sur le second malgré un match de retard, Liverpool se déplaçait d’ailleurs chez son dauphin Leicester pour sa première rencontre du Boxing Day. Personne ne semble désormais en mesure de pouvoir arrêter Liverpool. Ce serait alors leur premier titre de l’ère Premier League, eux qui comptent 18 titres de champions, le dernier en 1990. S’ils ne s’écroulent pas lors de la fin du Boxing Day, la porte sera grande ouverte.

Si Liverpool semble aussi fort, c’est parce que son principal concurrent, Manchester City, ne paraît pas aussi impérial que d’habitude. Déjà 19 points perdus en cours de route par les hommes de Pep Guardiola. Les derniers hier soir, avec une défaite face aux Wolves. Les Skyblues ne sont pas épargnés par les blessures et cela se ressent. Le secteur défensif ne peut compter sur ses meilleurs éléments et l’équipe est bien plus friable derrière. Le principal objectif est désormais la Ligue des Champions mais Guardiola ne veut pas abandonner en Premier League. Les Citizens possédaient 10 points de retard au même stade la saison passée avant d’être sacrés champions à la fin du championnat.
Les belles surprises de ce début de saison se nomment Leicester, Sheffield ou encore Wolverhampton. Les champions de 2016 semblent enfin s’être retrouvés derrière un Jamie Vardy actuel meilleur buteur du championnat, 17 buts. Emmenés par Brendan Rodgers, les Foxes sont deuxièmes et développent un jeu enthousiasmant. Ils visent désormais une place européenne en fin de saison. Le promu Sheffield se classe lui à la septième place du championnat. L’équipe se distingue par son jeu typique à l’anglaise basé sur la solidité défensive et des attaquants robustes. Les Wolves confirment eux aussi leur nouveau statut d’outsider et se classent cinquièmes. Ces équipes profitent de la méforme des habituels membres du big 6 pour se placer, provisoirement, aussi haut dans le classement.
En effet, si Tottenham va mieux depuis l’arrivée de José Mourinho, Arsenal et Manchester United sont bien loin de leurs années de gloire. Les Spurs se classent aujourd’hui sixièmes. Le coaching de Mourinho semble faire du bien à l’équipe, cinq victoires en sept matchs. Les Red Devils sont eux bien trop irréguliers. Capable d’accrocher Liverpool, Chelsea et même Tottenham, ils perdent trop de points face aux petites équipes. La pauvre qualité de jeu développée les fait pointer à une médiocre huitième place. Les Gunners sont onzièmes. Bien loin des attentes fournies en début de saison. L’arrivée de Mikel Arteta au poste d’entraîneur est peut-être la solution pour relancer Arsenal dans une saison qui est déjà à oublier.
Bundesliga: une lutte plus passionnante que jamais
Septuple champion en titre, le Bayern va avoir fort à faire pour conserver sa couronne. Les Bavarois sont moins réguliers que d’habitude. Actuellement troisième, le FCB a déjà laissé filer 18 points. Quatre défaites dont un marquant 5-1 face à Francfort qui a mené au limogeage de Niko Kovac. Hans Flick, entraîneur intérim, a été maintenu jusqu’à la fin de la saison. Le Bayern n’est qu’à quatre points du leader, rien d’alarmant en soit. Il sera intéressant d’observer le réveil de l’orgueil du champion. Si le Bayern est troisième, c’est également la faute à Leipzig et au Borussia Mönchengladbach, respectivement premier et deuxième. Généralement, les principaux concurrents de l’équipe bavaroise manquent de régularité. La différence cette année c’est que le Bayern a du mal mais aussi que ses adversaires répondent présents chaque week-end.
Leipzig en tête à la trêve ce n’est pas si surprenant que ça. Le club mène une politique de développement depuis sa création en 2009 et vise désormais les sommets de Bundesliga. L’effectif n’est pas aussi impressionnant que celui des cadors européens mais est tout de même d’une grande qualité. L’équipe peut compter sur le second meilleur buteur de la ligue, Timo Werner, 18 buts déjà. La qualité du recrutement est une des meilleures en Europe et le développement de jeunes joueurs laisse présager un grand futur pour le club dans les saisons à venir. Et pourquoi pas dès cette saison? Encore en lice en Ligue des Champions, le RBL aura sûrement plus à cœur de faire bonne figure dans son championnat domestique.

Derrière, les bonnes performances du Borussia Mönchengladbach sont également à souligner. Le club n’est plus en lice en Ligue Europa et aura tout le temps de se consacrer au championnat. Marcus Thuram, Allassane Pléa et Rami Bensebaini ne sont pas étrangers à ces résultats. Les trois hommes forts de cette équipe sont passés par la Ligue 1 et sont parfaitement acclimatés au championnat allemand.
Cependant rien n’est fait. Le troupeau de chasse n’est pas loin et les équipes du podium ne devront pas faiblir après les vacances. Comme souvent, le Borussia Dortmund est dans le coup. Quatrièmes, les hommes de Lucien Favre pourraient être leaders. Mais leur inconstance les fait pointer à sept points de Leipzig. Derrière, Fribourg, huitième, ne compte que quatre points de retard sur Dortmund. Preuve donc que ce championnat est cette année plus disputé que jamais, que ce soit pour le podium ou les places européennes. L’équipe qui finira le plus haut ne sera pas forcément la meilleure sur le papier, mais la plus régulière.

LaLiga: derrière les gros, de belles surprises
Aux deux premières places, les deux meilleures équipes. Cette année, ni le Barca, ni le Real ne creusent un écart conséquent sur l’autre. Aucune des deux équipes ne semble supérieure, en témoigne le nul 0-0 le 18 décembre dernier. C’est alors un match à deux qui semble se dessiner pour le titre en Espagne. Les Blaugranas pourront comme à leur habitude compter sur Messi qui a déjà inscrit 13 buts en Liga. Benzema avec ses 12 buts compte bien porter son équipe vers le titre de champion et décrocher celui de meilleur buteur à titre personnel.
Juste derrière, la lutte pour le podium sera rude. Quatre équipes se tiennent en quatre points. Le FC Séville actuellement troisième semble bien parti pour terminer dans le Top 4. Les Sevillans sont dans leur standard, aidés par un très bon Lucas Ocampos, arrivé de Marseille cet été. Les performances de l’Atletico Madrid, quatrième, sont un peu décevantes. On attendait les hommes de Simeone plus haut et plus près de la lutte pour le titre. Rien n’est définitivement perdu, mais il faudra se montrer plus régulier pour terminer dans les places européennes.
Effectivement, le danger rode. La Real Sociedad et Getafe pointent à un et deux points des Madrilènes. La première équipe développe un football enthousiasmant. Avec la résurrection de l’ex-pépite norvégienne Martin Odegaard et la confirmation de Mikel Oyarzabal, l’équipe basque peut viser haut. Getafe, dont l’effectif ne possède aucune star, confirme après sa très bonne saison l’année passée. Une cinquième place surprise et une qualification européenne. L’idylle continue dans la banlieue sud de Madrid. Une sixième place à la trêve, une qualification pour les seizièmes de l’Europa League. Où va maintenant s’arrêter l’équipe de José Bordalas ?

Quelques équipes nous réservent également de mauvaises surprises. Valence est actuellement huitième mais n’est pas décroché. Le Betis de Nabil Fekir déçoit et se classe treizième. On espérait voir notre champion du monde signer dans une équipe qui pouvait espérer mieux au classement. Malheureusement, l’autre équipe de Séville est trop friable et trop irrégulière. Le Celta Vigo continue quant à lui de se battre aux dernières places du classement. Après un maintient obtenu difficilement l’année dernière, on attendait bien mieux cette année. Il n’en est rien. Les Galiciens sont embourbés à une terrible dix-huitième place et devront à nouveau compter sur leur star Iago Aspas pour se sortir de cette mauvaise passe.
A noter finalement l’incroyable début de saison des promus de Grenade. L’équipe andalouse pointait à la première place à l’issue de la dixième journée avec vingt points au compteur. La belle aventure connaît un coup de moins bien depuis. Seulement quatre points pris sur les huit derniers matchs. Grenade ne sera pas le Leicester Espagnol !
Serie A: la Juve s’est trouvé un adversaire
Après dix-sept rencontres de championnat, la Juventus n’est pas en tête. L’octuple champion en titre, à l’image du Bayern, ne domine pas le championnat comme à son habitude. La faute à l’Inter Milan qui vient jouer les trouble-fêtes. A égalité de points, l’Inter devance la Juve grâce à sa différence de but. L’équipe d’Antonio Conte semble armée pour continuer sur sa lancée et pourra compter sur Romelu Lukaku, 12 buts en championnat. Cela faisait longtemps que les Bianconeri n’avaient pas eu à faire face à un adversaire aussi coriace. Il sera intéressant d’observer la réponse de la « Vieille Dame » à la pression interiste.
La Lazio Rome complète ensuite le podium. Ce classement n’est pas une réelle surprise. Cette troisième place vient consacrer l’excellent début de saison de Ciro Immobile, 17 buts et meilleur buteur du championnat. Les réelles surprises en haut du classement sont à attribuer à Cagliari et à Parme, actuels sixième et septième. Respectivement quinzième et quatorzième la saison passée, les belles performances de ces deux équipes sont surprenantes. Cagliari peut s’appuyer sur un excellent Radja Naingollan. Le ninja arrivé par surprise de l’Inter cet été porte son équipe et a été décisif neuf fois jusqu’ici.
Ces beaux résultats viennent contraster avec les piètres performances d’équipes qu’on attendait plus haut. On peut effectivement parler de calvaire pour Naples et l’AC Milan.
Au delà des performances sportives, le Napoli vit un véritable cauchemar en interne. Après de mauvais résultats, le président De Laurentiis a du faire face à la rébellion de ses joueurs. Effectivement, ces derniers ne jugeaient pas nécessaire d’effectuer la mise au vert réclamée par le président et le coach Carlo Ancelotti. Cet épisode a créé une véritable fracture au sein du club. Ancelotti a été limogé et le président souhaite désormais se séparer de nombreux cadres. Dur dur pour le dernier dauphin de la Seria A qui pointe aujourd’hui à une triste huitième place.

Pour l’AC Milan, plus les années passent et moins ça va. Les commandes ne répondent plus. Actuellement onzièmes, les Milanais n’inspirent rien de bon. Malgré un recrutement prometteur et un effectif de qualité, les résultats ne suivent pas. Krzysztof Piątek auteur d’une magnifique saison 2018/2019 n’a inscrit que quatre buts jusque là. Stefano Pioli a récemment été nommé entraîneur mais on connaît la difficulté à s’imposer à ce poste ces dernières années. Une lueur d’espoir dans l’horizon du Milan ? L’arrivée de Zlatan au mercato d’hiver. Effectivement, le géant suédois sera de retour sous ses anciennes couleurs pour les six prochains mois.
Finalement, un mot pour l’équipe qui se classe actuellement dernière de Serie A. Le Genoa ne va pas fort et aura été le symbole du premier échec en tant qu’entraîneur de Thiago Motta. Pour son premier poste en charge d’une équipe première, l’ancien joueur de Paris avait bien débuté avec une victoire 3-2. Ce fût sa seule victoire. Ensuite, ce sont huit matchs sans s’imposer la moindre fois. L’aventure aura donc duré moins de deux mois pour celui qui, à terme, souhaite entraîner le PSG.
