Pour cet avant-dernier jour du calendrier de l’avent, les Olympistes reviennent sur un exploit inédit et souvent oublié dans le sport français: placer trois athlètes sur les trois places d’un podium olympique hivernal. Un triplé français aux Jeux-Olympiques, c’est rare. Tellement rare qu’on a jamais vu telle performance aux JO d’été depuis 1924. En hiver ce n’était jamais arrivé. L’édition 2014 est particulièrement prolifique en triplés nationaux, huit au total. Habituellement réservé aux Hollandais ou Allemands, la France parvient à accrocher le bon wagon et réalise son premier triplé olympique en hiver.
Une compétition de haute voltige
Le ski-cross peut à juste titre être comparé à une épreuve de montagnes russes. Du ski, de la descente, des bosses, des sauts spectaculaires… C’est une épreuve de glisse mais aussi de contact, il n’est pas rare de voir les skieurs jouer des coudes dans cette discipline. Le principe est simple, être le premier à franchir la ligne d’arrivée.
Jeudi 20 février 2014. La compétition de ski-cross débute dans le froid matinal de Sotchi en Russie. Après les parcours de qualification la compétition commence. 32 skieurs, 8 courses. A chaque fois, les deux premiers accèdent au tour suivant. La France possède des espoirs légitimes de médaille, Jean-Frédéric Chapuis est un cador de la discipline et un des leaders du circuit mondial. Au fil de la compétition, il ne déçoit pas et arrive en demi-finale. A ce stade, et c’est plus étonnant, il n’est pas le seul représentant tricolore. Il est accompagné par ses compatriotes Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol. On rêve d’une finale avec trois Français.
Une demi-finale, deux français aux deux premières places. Une autre demi-finale, et un troisième français se qualifie. Un vent de folie s’élève sur Sotchi. On en veut plus. Toujours plus. Pourquoi pas un podium franco-français ?

Une finale de rêve et un sacre historique
Qui pour empêcher nos tricolores de truster la totalité du podium ? Brady Leman, un skieur canadien de 28 ans, dont la participation en finale est également une petite surprise.
Le départ est donné. Jean-Frédéric Chapuis et Arnaud Bovolenta prennent d’emblée les devants et se livreront une bataille acharnée durant toute la course. Derrière, Jonathan Midol est aux prises avec Brady Leman. Il est distancé, et laisse un court instant les espoirs de triplé s’envoler. Il recolle immédiatement et double le canadien dans un virage. L’euphorie gagne le peuple français. Il faut absolument défendre ses positions.
A l’approche de la fin, le peloton se reforme. Les quatre skieurs sont dans un mouchoir de poche mais le classement n’évolue pas, les français sont toujours en tête. Dernier virage, chute du canadien. C’est désormais officiel, le podium sera bleu, blanc et rouge. Les commentateurs s’enflamment, les supporters français sont en fusion. Jonathan Midol chute avant l’arrivée et franchit la ligne sur les fesses. Mais cela n’y changera rien. Chapuis, Bovolenta et Midol finissent dans cet ordre et sont des héros français.
Pour toujours.
