Dans un Parc des Princes survolté, le Paris Saint-Germain a atomisé un faible Galatasaray. Avec sa force collective retrouvée, le club de la capitale a marqué 5 fois (par 5 buteurs différents), a défendu avec sérieux et s’est affirmé plus que jamais comme un candidat au dernier carré.
Neymar, le retour du Roi
Première titularisation en Ligue des Champions de la saison pour Neymar et déjà un niveau de jeu solide. Le Brésilien a soigné ses statistiques. 1 but (à la 47e) et 2 passes décisives (pour Sarabia à la 35e et pour Mbappé à la 66e). Resté 90 minutes sur le terrain, il a alterné le brillant, comme sur le premier et le quatrième but pour lancer Mbappe mais aussi l’agaçant. Il a oublié plusieurs fois Pablo Sarabia sur les côtés en s’entêtant dans l’axe. Si la relation technique avec l’Espagnol est encore perfectible, celle avec ses autres compères est beaucoup plus intéressante. Kylian Mbappé a par exemple profité plusieurs fois des caviars de Ney’. Plus surprenant la relation entre Leandro Paredes et le Brésilien apparaît comme extrêmement productive. L’Argentin a été intéressant par sa capacité à casser les lignes avec ses passes, rappelant pourquoi le PSG l’a recruté : en faire LE leader technique, véritable rampe de lancement au milieu de terrain. Suite à cette bonne performance, son temps de jeu pourrait peut-être augmenter au cours des prochaines semaines. Surtout s’il propose un comportement exemplaire comme hier soir.

Tuchel, une tactique efficace et un management payant
Disposés en 4-4-2, avec Icardi et Mbappé en pointe, Neymar et Sarabia sur les côtés (même si le Brésilien a joui tout le long du match avec une grande liberté de placement) et d’une paire inédite Kouassi-Paredes en milieux récupérateurs. Ce large turnover effectué par l’entraîneur allemand a été une grande réussite. Le titi parisien Kouassi a été une vraie bonne surprise. À son crédit on peut mettre une volonté de jouer simple et un bon impact physique pour annuler les quelques offensives tentées par le club stambouliote. Il a aussi su relancer des joueurs en manque de temps de jeu comme Paredes, Sarabia, Diallo ou Kurzawa, qui se sont montrés au pire rassurants, comme les deux défenseurs, au mieux excellent comme l’Argentin.
Les options tactiques choisies étaient les bonnes et on l’a vu s’agiter au bord du terrain après le premier quart d’heure quand les Parisiens butaient encore sur la défense de Galatasaray en s’entêtant au centre. À peine dix minutes plus tard, c’est en prenant les côtés que Mbappé a pu trouver la profondeur et servir Icardi.
Au-delà du fait qu’il a largement remporté son duel tactique avec Fatih Terim (l’entraîneur de Galatasaray), son management a aussi été excellent.
On se questionnait sur l’implication de Kylian Mbappé et de Neymar Jr. Un pressing efficace en début de match, un volume de courses défensives largement supérieur à d’habitude, pour résumer, l’allemand a su remobilisé ses joueurs. Fini les exploits individuels, le PSG de ce soir était bien plus équilibré entre défense et attaque, plus collectif, les champions de France ont vraiment impressionné lors de ce match et un évènement a symbolisé la très bonne soirée parisienne.
Cavani, la belle histoire
Étant clairement passé au second plan dans la rotation parisienne (doublé par Mauro Icardi), El Matador compte désormais ses minutes. Réduit désormais au rôle de remplaçant de luxe, il se contente de vingt minutes par match à peine. Entré donc à la 69e à la place d’Icardi, Cavani va se distinguer 15 minutes plus tard, à la suite d’une action de classe de Kylian Mbappé qui obtient un pénalty pour une

charge dans le dos. Neymar s’empare du ballon. C’est la stupeur dans le stade, le « Penaltygate » est-il en train de se rejouer ? Le Collectif Ultras Paris entonne alors des vibrants « Ca-va-ni Ca-va-ni ». La star brésilienne, très classe, donne le ballon à Edi qui transformera le penalty. Le Parc des Princes crie sa joie pour l’Urugayen visiblement très soulagé.
Pas de conclusions hâtives…
On s’est plusieurs fois enflammés à l’automne, avant d’être profondément déçus au printemps. Si le PSG s’est montré très solide ce soir, il ne faut pas oublier que le niveau de l’adversaire était très faible. Le milieu de Galatasaray, notamment le Français Steven N’Zonzi, a été trop attentiste et a laissé jouer les Parisiens.
De plus, manquant de justesse technique et de précision, on ne peut pas considérer que les hommes de Fatih Terim étaient un véritable test pour la défense parisienne.
Tout va bien donc, le PSG est a minima tranquille jusqu’en février, où il faudra faire table rase du passé, s’il veut enfin passer un cap dans la plus belle des compétitions européennes.