Pour ce neuvième jour du calendrier de l’avant, les Olympistes reviennent sur un exploit ! Une performance superbe par un des plus grands génie de la balle orange. Tracy Mc Grady, malgré un palmarès très pauvre, est indéniablement un des joueurs les plus talentueux qui n’ait jamais foulé les parquets de la NBA. Et quoi de mieux qu’inscrire 13 points dans les 33 dernières secondes d’un match contre des Spurs impuissants pour prouver à tous ses détracteurs qu’il avait réellement l’âme d’un champion ? C’est ce match très spécial d’un soir de décembre 2004 que nous décortiquons ce soir.
Le 9 décembre 2004, Tracy Mc Grady a marqué la NBA de façon indélébile après une performance individuelle hors du commun. Les fans des Spurs sont encore hantés à l’heure actuelle par cette nuit au cours de laquelle le numéro 1 des Rockets a martyrisé la défense texane pendant les 33 dernières secondes du match.
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Mais avant ça, revenons un peu en arrière. Tracy McGrady est sélectionné en 9ème position de la draft 1997 par les Toronto Raptors. Après trois saisons solides, T Mac se réveille. Il prend plus de responsabilités et commence à faire l’étalage de toutes ses qualités offensives. Comment le décrire ? C’est simple : il faut le voir pour le croire. C’est un scoreur pur. Il semble inarrêtable sur les parquets. Quel que soit le joueur qui essaye de défendre sur lui, Tracy le ridiculise. Capable de scorer dans n’importe quelle situation, il est un véritable calvaire pour les défenses de la ligue. Du haut de ses 2m03 il est trop grand pour les arrières et trop rapides pour les intérieurs. Son arsenal ? Un shoot soyeux, racé avec lequel il est capable de dégainer de n’importe où, dès qu’il franchi le milieu de terrain. Mais aussi un fadeway admirable, une copie presque conforme de celui de sa Majesté Jordan. Mais surtout un jeu aérien magnifique, presque élégant. Doté d’une détente hors norme et d’une capacité de finition illimité, T Mac trouve toujours de nouveaux moyens de scorer, voire même de dunker par dessus les pivots adverses. Malheureusement, Mc Grady n’a jamais réussi à emmener son équipe au titre, ce qui laisse un trou béant dans le palmarès de ce virtuose du basket. Après les Raptors, il part à Orlando pendant 4 ans où il affichera chaque année plus de 25 points de moyenne avec en particulier une pointe à 32,1 points de moyenne sur la saison 2002-2003. Malgré ses succès personnels, son équipe enchaîne les défaites et il en à marre. Il fait pression sur les dirigeants du Magic et obtient un transfert à Houston. Il y rejoint le géant d’orient Yao Ming (2m30 quand même !) et les fans des Rockets s’attendent à la naissance d’une nouvelle dynastie. Cependant la mayonnaise ne prend pas et l’équipe n’arrivera jamais aux finales. Les détracteurs de Mc Grady continuent à dire que malgré tout son talent, T Mac n’a pas la mentalité d’un champion.
Leur a-t-il prouvé qu’ils avaient tort ?
La question semble rhétorique après sa performance ce soir du 9 décembre 2004. Un véritable récital offensif. Une victoire obtenue grâce à l’action d’un seul homme dans un sport collectif…mais quelle victoire.
Les Rockets affrontent ce soir la les Spurs de Greg Popovich. Menés par un Duncan magistral accompagné de ses deux jeunes lieutenants : Manu Ginobilli et notre Tony Parker national, les Spurs sont les favoris. L’armada texane, tout en collectif comme à son habitude, impose son rythme sur l’équipe de Houston. Mais les Rockets résistent comme ils peuvent, s’accrochent mais arrivé dans la dernière minute du quatrième quart-temps le match semble plié. 74 à 64 pour les Spurs à 56 secondes de la fin du match. Sur une claquette de Yao, la différence passe sous la barre des 10 points : 74-66. Une erreur de TP lors de la remise en jeu et les Rockets enquillent un deuxième panier. Plus que 6 points d’écart. Mais avec 47 secondes, rien ne semble pouvoir changer l’issue du match. Les supporter de Houston, résignés, commencent à partir et le stade se vide petit à petit. Une faute rapide est faite sur Devin Brown qui rentre ses deux lancers. L’écart se creuse à nouveau.
Seulement, Mc Grady vient d’entrer dans la zone. Impassible il remonte la balle, driblotte jusqu’à se retrouver derrière la ligne à trois point, en face du panier. Il arme son shoot et marque : 76-71. La salle s’interroge : le match est-il vraiment perdu ? Nouvelle faute sur Devin Brown qui rentre à nouveau ses lancers. T Mac reprend la balle mais les Spurs ont compris, ils le collent. Un écran bien placé de Yao à 45° derrière l’arc à 3 points permet de créer un infime espace. Tracy s’arrête, feinte Duncan qui vient de switcher, le Big Fundamental saute et Grady fait parler son talent. Il prend le contact, provoque la faute tout en shootant et…marque. 3 points pour les Rockets et un lancer franc supplémentaire. Plus que trois points d’écart : 78-75. Faute des Rockets sur la prochaine possession, 2 lancers, 5 points de différence. Remise en jeu pour Houston et plus que 16 secondes. Mc Grady se démarque in-extremis, il est marqué par Bruce Bowen qui défend parfaitement. Mais T Mac reste impassible : il pose ses appuis, shoot, marque de nouveau. Incroyable ! Plus que 2 points : 80-78. Popovich, hors de lui, prend temps mort. Remise en jeu pour les Spurs. Les Rockets, galvanisés défendent comme des pit-bull. La balle arrive dans les mains de Devin Brown, jusqu’alors irréprochable. Seulement là, il panique. Il tente de pénétrer ligne de font mais glisse et perd la balle. Bien sûr, elle tombe dans les mains de Mc Grady. Sans hésiter, il remonte la balle. Plus que 6 secondes, il traverse le terrain comme une flèche, s’arrête à trois points, arme son shoot et BANG : 81-80 pour les Rockets. Trop rapide, trop fort. Les Spurs sont hébétés, bouche bée. La salle explose et Tracy jubile, la passion qui émane de lui est presque palpable. Il vient de réaliser probablement le plus beau « comeback » de l’histoire de la grande ligue. Et juste comme ça, un homme, seul a pris l’entière responsabilité d’un match qui semblait perdu d’avance.
T Mac termine la rencontre avec 33 points, dont 13 inscrits dans les 33 dernières secondes du match. Quoi de mieux que cette nuit pour illustrer la carrière d’un des joueurs les plus talentueux et les plus passionnés de l’histoire ? Une véritable légende de la balle orange qui est malheureusement, faute d’accomplissements collectifs, oublié par beaucoup. Mais ce genre de performance montre bien tout le talent que possédait T Mac et inscrit son nom de façon indélébile dans le panthéon des légendes du basket.
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Jean-Baptiste BREEN