Suite à deux premiers matchs difficiles où les Françaises ne sont pas parvenues à s’imposer (défaite face à la Corée du Sud et match nul contre le Brésil), les championnes du monde et championnes d’Europe en titre se devaient impérativement de redresser la barre afin d’accéder à la suite de la compétition. Retour sur les performances de nos tricolores face à l’Australie mardi et l’Allemagne mercredi.
Plus le droit à l’erreur
Avec un point pris lors des deux premières rencontres, le sursaut d’orgueil des Battantes était attendu. Surtout après la victoire des Sud Coréennes face au Brésil (33-27) un peu plus tôt dans la journée, confirmant les espoirs coréens de créer la surprise dans ce groupe très relevé. Pour terminer dans les trois premières places et accéder au tableau final, il faut gagner. Cela passe par une victoire des Françaises face à l’Australie.
Equipe la plus faible de la poule, et peut-être même du tournoi, l’Australie n’a remporté aucun des 45 matchs qu’elle a disputé en Coupe du Monde depuis sa première participation en 1999. Pire, elle les a même tous perdus avec au moins 7 buts d’écart à chaque fois. L’Equipe de France commence donc ce match avec le statut d’hyper favorite. Elle veut se servir de cette rencontre comme d’un tremplin afin de retrouver le sourire et véritablement lancer son tournoi.
La première surprise arrive avant même le début du match avec l’annonce de la mise à l’écart du groupe de Camille Ayglon. Décision surprenante, Ayglon est pourtant une véritable taulière de cette équipe de France. Olivier Krumbholz explique ce choix par des pépins physiques dont est victime la joueuse de Nantes. Elle est remplacée dans le groupe par Gnonsiane Niombla et dans le 7 de départ par Alexandra Lacrabère. Autre changement dans la composition, le remplacement de l’habituelle gardienne titulaire Amandine Leynaud par Catherine Gabriel. Pour le reste, ce sont les titulaires habituelles qui débutent.
Un premier match pour se relancer
Et bien il y a eu match… deux minutes. C’est le temps qu’il a fallu aux Bleues pour se détacher définitivement des Australiennes. On remarque de toute évidence les classes d’écart qui séparent les deux nations. La défense française est en place et contient parfaitement les attaques stéréotypées de ses adversaires qui s’appuient trop sur la seule joueuse professionnelle évoluant en Europe, Sally Potocki. Après dix minutes de jeu, la France n’a encaissé qu’un seul but, sur un jet de 7 mètres. En attaque, les Bleues sont sérieuses et jouent simple, s’appliquant sur les bases. C’est ce qui avait, en outre, fait défaut lors des deux premiers matchs. Avec une seule perte de balle à la mi-temps, l’équipe ne prend pas le match à la légère. Emmenées par Manon Houette, qui dispute sa 100ème sélection, les françaises mènent 21-3 à la pause.
La tendance ne s’inverse pas et la seconde période tourne à la correction. Paradoxalement, c’est l’Australie qui garde le ballon mais ne parvient que très rarement à trouver la faille. Seulement 4 buts après la reprise. La défense française est toujours bien en place et les attaques se font beaucoup en contre. Les Australiennes, apathiques, n’effectuent que trop peu le repli défensif suite à leurs nombreuses pertes de balle. En attaque placée, les Françaises n’ont pas de mal à trouver les ailières et s’appuient beaucoup sur leur pivot Astride N’Gouan qui marque à six reprises. Le match rapidement rendu facile, le coach français en profite pour faire tourner, reposer les cadres et donner du temps de jeu à des filles en manque de forme.
Score final, 46-7 en faveur de nos Battantes. Pauline Coatena termine meilleure marqueuse de la rencontre avec 7 buts. C’est autant que l’ensemble de l’équipe australienne. A noter également, les 11 arrêts de Catherine Gabriel qui est élue joueuse du match. Elle se distingue et montre que son rôle de doublure est essentiel à la réussite des Françaises.
Match sérieux finalement, de la part de nos Françaises. Il est alors difficile de trouver des points négatifs dans ce genre de rencontre si ce n’est l’efficacité au tir qui aurait pu être encore meilleure. Le score fleuve reste lui aussi à relativiser étant donné la faiblesse de l’adversaire. Le sourire semble revenu dans le camp tricolore après cette large victoire. Interrogées à la fin du match, Manon Houette et Catherine Gabriel sont conscientes qu’il faudra encore élever leur niveau de jeu pour affronter l’Allemagne, équipe d’un tout autre niveau, qui a remporté les trois premiers matchs de son tournoi.
Crédit: FFHandball / S.Pillaud
Un second match pour confirmer
Ce mercredi à 11h, les Bleues jouaient leur avenir dans le tournoi face à la redoutable équipe d’Allemagne. Au coup d’envoi, ces dernières sont premières du groupe et sont sûres d’être qualifiées pour la suite. La sérénité des joueuses de Henk Groener est perceptible lors des hymnes. On voit alors des visages détendus et souriants. Du côté français l’heure est à la concentration. Si les Bleues perdent ce match, elles peuvent toujours accéder au tableau final mais auront peu de chance de passer les quarts. Olivier Krumbholz compose un 7 de départ plutôt classique avec le retour d’Amandine Leynaud dans les cages.
Première action du match, premier marcher sifflé à l’encontre des Françaises. On se dit alors que c’est mal parti. Cependant, dès la deuxième action, les Bleues retrouvent une attaque efficace. Après une première mi-temps semblable à celle contre la Corée du Sud, la France mène de 2 buts (14-12). Les joueuses de Krumbholz sont bien en place en défense et dominent le jeu tout terrain grâce aux relances rapides d’Amandine Leynaud. La France perd peu, voire aucun ballon et ne commet que peu de fautes. Les Françaises semblent aptes à remporter ce match, si elles ne se relâchent pas en seconde période.
A la sortie du vestiaire, on retrouve des Bleues conquérantes. L’écart de deux buts reste identique pendant les 20 premières minutes. Puis à 10 minutes de la fin les Françaises s’envolent à 5 longueurs des Allemandes. Rien n’est joué lorsque ces dernières reviennent à un but. Dernière minute de match et possession française, il faut absolument marquer et c’est ce que va faire Alisson Pineau, qui s’y reprend à deux fois avant de tromper Eckerle. La France s’impose 27-25 dans un match haletant.
Dans ce match, que l’on savait d’avance disputé, c’est le travail des gardiennes qui fut déterminant. Et dans ce duel à distance, c’est la Française qui s’impose avec 12 arrêts contre 11 pour l’Allemande. Amandine Leynaud finit même joueuse du match. Du côté de l’attaque c’est Grâce Zaadi qui a le plus marqué pour l’équipe française avec 4 buts. Côté allemand c’est l’incroyable Bolk qui s’est faite remarquée. Cette dernière avait déjà marqué 3 des 4 premiers buts de l’Allemagne et finit avec un total de 7 buts (soit plus de 25% des buts allemands).
Crédit: Loïc Venance / AFP
La France doit désormais se préparer pour le match face au Danemark ce vendredi à 12h30, heure française. Au Japon, les Bleues n’ont plus le choix, actuellement troisième de leur poule à égalité de points avec le Danemark, elles devront jouer ce match comme une finale. L’Allemagne affrontera, le même jour, la Corée du Sud pour un match entre les deux premiers du groupe B.