Au terme d’un match mouvementé entre une intervention arbitrale contestée en fin de première période et des buts à foison dans le dernier quart d’heure, le Real Madrid et le Paris Saint Germain se quittent sur un match nul 2-2. Les Merengues avaient pourtant la mainmise sur ce match mais ont laissé passer leur chance de croire à une première place…
Il y a des soirs où seule la Ligue des champions peut vous faire vibrer jusqu’à la dernière seconde d’un match. Et ce fut une énième fois le cas hier soir pour le choc de ce groupe A. Relégués à 5 points du leader parisien avant cette rencontre, la Casa Blanca se devait de gagner à la maison pour espérer ravir le trône et tomber contre un deuxième en huitièmes lors du tirage en décembre prochain. D’un côté Zidane fit confiance à un 4-3-3 avec le jeune Frederico Valverde au milieu de terrain et Isco sur le flanc droit de l’attaque espagnole, de l’autre Tuchel se décida d’appliquer une composition somme toute ordinaire : un trio Mbappé-Icardi-Di Maria sur le front de l’attaque, Marquinhos devant la défense et Kimpembé aux côtés de Thiago Silva en défense. Neymar sur le banc du PSG, Bale sur celui du Real.
Et le danger vint de Madrid
Dans un Santiago Bernabéu en ébullition et sous des trombes d’eau, les deux équipes commencèrent d’abord par se tourner autour, une période d’observation qui permit au PSG de se créer les premières ouvertures avec la profondeur prise par Mbappé, toujours en jambe. Mais sans réelle efficacité, aucune attaque des visiteurs ne parvint à effrayer les Merengues qui se décidèrent à prendre les commandes de la rencontre. D’abord par une frappe puissante de Kroos repoussée par Keylor Navas (15e), le Real réagit, et avec brio. Puisque dans la foulée Benzema lançait les hostilités : 1-0 pour les locaux. Suite à un bel enchaînement d’Eden Hazard sur son côté gauche, le Belge effectua un renversement de jeu suivi d’un dédoublement entre Carvajal et Valverde. Sur le centre à ras de terre, Isco heurta le pied du poteau droit avant que Karim Benzema ne finisse le travail. Le PSG assommé, les Madrilènes en profitèrent pour étouffer et étriller le milieu de terrain parisien, incapable de réagir. Pendant quinze longues minutes, les attaques espagnoles déferlèrent sur la cage du portier costaricien. Paris souffre, mais Paris s’en sort.

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Puis en toute fin de seconde mi-temps, alors que l’on se dirigeait vers un léger avantage pour le Real, une fin de jeu pour le moins inédite vint perturber la fin de ce premier acte. Sur un duel entre Marcelo et Idrissa Gueye, Icardi fut lancé en profondeur avant d’être séché nettement par Thibaut Courtois. Double sanction prononcée par l’arbitre de ce match Soares Dias : penalty et carton rouge pour le gardien belge. Normalement, Zidane aurait dû procéder à un changement pour faire rentrer Areola et le PSG aurait ainsi désigner Mbappé ou Icardi pour tirer le penalty, probablement réussi. Oui mais ça mesdames et messieurs, c’était avant l’arrivée de la VAR ! Interpellé par son oreillette, l’arbitre de champ se rendit jeter un coup d’œil à l’écran. Non pas pour vérifier si la faute se tenait en dehors de la surface ou à l’intérieur. Non. Mais pour revoir le duel précédant l’action de but d’Icardi, où l’on put observer une poussette de Gueye sur le Brésilien. Résultat des courses : un penalty annulé, un carton rouge retiré et un coup franc en faveur du Real Madrid. A la mi-temps, c’est un PSG consterné et mécontent qui regagnait les vestiaires.
Des changements et de la fraîcheur pour Paris
Entrée en jeu avant l’entame de la seconde période, Neymar prit place sur la pelouse du Bernabéu afin de former le quatuor magique du PSG : Mbappé-Neymar-Icardi-Di Maria. Choix fort du technicien allemand Thomas Tuchel qui sortit son milieu de terrain Idrissa Gueye, visiblement pas dans son assiette hier soir. Statique, sans créer le moindre mouvement, le Paris Saint Germain n’y arrivait pas du tout en première mi-temps. La différence se fit tout de suite ressentir alors quand le Brésilien fraichement rentré en jeu initia les offensives du club français, éliminant comme il sait le faire les joueurs du Real un par un. Mais le Neymar catalyseur que l’on connait a mis énormément de temps à faire les bons choix. Malmené à nouveau, Paris se scinda en deux et fut rapidement à découvert sur les contre-attaques espagnoles, menées par l’inépuisable Benzema et l’irrassasiable Eden Hazard. Productif, virevoltant mais pas encore assez dangereux devant le but, le Belge a martyrisé le milieu de terrain ainsi que la charnière centrale adverse sans trouver véritablement la faille. Chirurgical dans les duels, c’est sur un contact sévère avec Meunier que l’ailier dût sortir sur blessure, remplacé à la 69e par un Gareth Bale hué et sifflé (ndlr : suite à ces provocations envers le Real et la direction après la qualification du Pays de Galles pour l’Euro).

Au milieu Kroos et Valverde, six poumons à eux deux, ont sorti une performance remarquable tout au long du match. Valverde laissa sa place à un quart d’heure de la fin du temps réglementaire pour le Croate Luka Modric. Auteur du match le plus complet de sa saison, c’est sous une standing ovation que l’Espagnol fut reçu à sa sortie. Multipliant les mouvements, les dédoublements et un jeu vivant au cœur du jeu, ce Real plaisait et démontrait bien là son talent face à une équipe de Paris toujours aux abois, sans nulle réaction. Si une seule, et peut-être bien la plus décisive de la rencontre : les sorties de Di Maria et Mauro Icardi, remplacés par Julian Draxler et Pablo Sarabia afin de booster les attaques de l’équipe de Thiago Silva. Les deux Argentins étaient loin d’être au sommet de leur art, brusqués et peu enclins à proposer du football de talent…
5 minutes de folie et des buts en cascade !
Suite à ces changements de Tuchel, la foudre s’abattit sur la tête des Parisiens. Benzema, encore lui, se joua de Kimpembe sur un centre de Marcelo et trompa pour la seconde fois de la soirée Keylor Navas (79e). Madrid devant avec deux buts d’avance et plus que 10 minutes à jouer dans le temps réglementaire, les supporters de la Maison Blanche sentaient déjà la victoire à plein nez. Mais il ne faut jamais sous-estimer ce PSG, capable du meilleur comme du pire (remontadas) dans cette Ligue des champions. Encore sous l’euphorie, le stade entier se tut quelques secondes après le but de Benzema car Mbappé venait de réduire la marque (2-1, 81e). Pas le temps de célébrer que sur un déboulé côté droit le long de la ligne de touche et un contre favorable, Meunier adressa un centre à ras de terre dans la surface merengue qui poussa Varane à commettre la faute. Une mésentente avec son portier Courtois qui permit au jeune français de pousser le ballon dans des cages vides. Paris remobilisé, Paris changea totalement l’issue de la rencontre sur un nouveau déboulé, cette fois-ci côté gauche sous l’impulsion de Bernat. L’Espagnol fit une passe en retrait qui d’abord arriva dans les pieds de Draxler à l’entrée de la surface, avant que le ballon ne parvienne à Sarabia après la frappe contrée de l’Allemand. Sarabia crucifia alors Thibaut Courtois sur place, nettoyant la lucarne d’une frappe du gauche sèche et fatale au Real (83e). En deux minutes, tout se renversa.

Afin de tenter le tout pour le tout et empocher ces trois points si précieux pour survivre dans ce groupe A, le Real Madrid puisa dans ses retranchements pour repasser devant au score. Après une tentative ratée de Rodrygo (86e) rentré en jeu à la place d’Isco et des déboulés côté gauche de la part de Marcelo avec des centres dans la boîte, Navas et sa défense tenaient bon. Auteur de 10 arrêts, le gardien costaricien, ancien pensionnaire du Real la saison passée, réalisa une immense performance dans les buts. Malgré une ultime frayeur à la 90e+4 sur un dernier coup franc direct de Gareth Bale aux 2O mètres qui vont se heurter le poteau gauche des buts parisiens, Paris s’en sortit avec le nul et une première place assurée. Karim Benzema, malgré ses 63e et 64e buts dans la compétition (et plus qu’à sept longueurs de Raùl, 3èmemeilleur buteur de l’histoire de la coupe) et un match de patron, n’a rien pu faire face au retour adverse. Lui et les siens se contenteront donc d’une seconde place amère. Reste à savoir sur qui va tomber la Casa Blanca en huitièmes…