Cyclisme

Clément Chevrier : « J’espère accompagner Romain Bardet sur le Giro en 2020 »

Coureur professionnel chez AG2R La Mondiale, Clément Chevrier a accepté de répondre à nos questions. Après une saison 2018 compliquée, le natif d’Amiens a su rebondir pour reprendre une place importante dans son équipe. Désormais, il est tourné vers 2020 avec un objectif : accompagner son leader Romain Bardet sur le Giro.

Votre 5ème saison en World Tour s’est close il y a un mois et demi maintenant, quel bilan en tirez-vous ?

C’était une saison importante pour moi après une année 2018 gâchée par les chutes et par conséquent maigre en jours de course. Il me fallait cette année retrouver un Grand Tour et valider une année avec 30000 km et 75 jours de course. Chose faite donc ! Et d’un point de vue performance, j’ai pu m’épanouir dans le rôle d’équipier au côté de Pierre Latour sur la deuxième partie de saison.

Vous avez participé à la Vuelta, 2 ans après votre dernier Grand Tour (Vuelta 2017), je suppose que cela vous avait manqué ? Une sorte de « revanche » après votre chute qui vous a empêché de participer à l’édition 2018 ?

Oui exactement ! Je devais retrouver confiance en moi et retrouver celle de l’équipe, avec un groupe jeune et nouveau autour de Pierre Latour. Les Grands Tours m’animent et c’est vraiment le fil rouge de mes saisons depuis le début de ma carrière. En World Tour, nous avons besoin de passer par les Grands Tours pour progresser et acquérir la caisse nécessaire pour être efficace à ce niveau. Courir 3 semaines d’affilées permet vraiment de passer un cap. Et l’an passé, j’ai ressenti ce manque sur le vélo. Je m’entraînais beaucoup mais je n’arrivais pas à retrouver les sensations post-grand tour.

Clément Chevrier roule sous les couleurs d’AG2R La Mondiale depuis 3 saisons.
Crédit photo : AG2R La Mondiale

Vous avez pris part à 2 Giro et 3 Vuelta, il n’en reste qu’un et le plus beau : Le Tour de France. C’est un objectif pour vous d’y participer ? Le fait que votre leader Romain Bardet fasse l’impasse sur la prochaine Grande Boucle va très certainement changer les plans de votre formation. Espérez vous en « tirer profit » ?

Le Tour de France reste un rêve évidement, j’espère y participer un jour mais je suis aussi réaliste : je n’ai actuellement pas les moyens physiques d’y participer dans mon équipe. Les objectifs y sont très élevés et c’est légitime de dire qu’il y a de meilleurs grimpeurs et équipiers chez AG2R la Mondiale que moi pour encadrer le leader sur le Tour. Personnellement j’espère justement tirer profit du changement de programme de Romain pour participer au Giro. J’ai envie de vivre une aventure humaine et sportive autour de lui et l’équipe qui sera alignée sur le Tour d’Italie. Les objectifs seront élevés mais c’est un vrai défi auquel je veux prendre part.

Les programmes ne sont peut être pas encore établis, mais quels sont vos ambitions pour la saison à venir ?

Comme je le disais, j’espère accompagner Romain Bardet sur le Giro en 2020. C’est un vrai projet qui me motive à être exemplaire sur l’entraînement et en course pour aller chercher ma place au sein de l’équipe.

Romain Bardet espère briller sur le Giro, en mai prochain. Avec Clément Chevrier à ses côtés ?
Crédit photo : Marco Bertorello/AFP

Etre sélectionné pour le Test Event a dû être une très grande satisfaction je suppose ? Quel est votre ressenti sur le parcours ?

Le parcours est très difficile. C’est digne d’une grande étape de montagne. La différence est que la taux d’humidité y est très élevé et il fait très chaud. Les organismes n’ont pas l’habitude et ils sont mis à rude épreuve. Il y aura beaucoup d’écart à l’arrivée à cause de ce facteur et le vainqueur sera à coup sûr un grand.

Vous avez fait entendre votre voix sur le débat concernant le poids des coureurs. En effet, vous avez évoqué avoir souffert de certains problèmes concernant votre poids dans le passé. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur votre alimentation au quotidien et sur ce que vous avez changé après votre anorexie ?

L’alimentation chez le sportif est primordiale et encore plus dans le vélo. C’est un sport où le rapport poids/puissance est primordial. D’autant plus pour moi qui suis grimpeur ! Nous cherchons à être le plus léger possible pour développer la meilleure puissance. Nous sommes sur le fil et parfois nous devenons obsédés par ce levier de performance qui est le poids. Heureusement, et contrairement à un passé récent, nous sommes bien encadrés avec des nutritionnistes, médecins et chef cuisiniers qui nous aident à bien gérer notre alimentation en fonction de nos dépenses. Et surtout en prenant en compte l’aspect plaisir et mental. Je n’ai pas eu cette chance étant plus jeune et je suis parti dans une certaine dérive qui m’a fait grandir et prendre du recul sur tout cela.

Crédit photo : AG2R La Mondiale
Matthieu Heyman

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