Aujourd’hui personne ne peut nier cette proposition : le LOU est l’un des favoris au titre de la saison 2019-2020. Le LOU a réussi à s’imposer sur la scène nationale du rugby. Pourtant le club lyonnais revient de loin.
Le club lyonnais joue l’un des meilleurs rugbys en ce début de saison. Et ceci est tout sauf un hasard. Déjà l’année dernière, les experts voyaient dans le « loup » un adversaire capable de dévorer n’importe quel concurrent et pourquoi pas remporter le titre. Cependant, les Lyonnais étaient tombés sur des militaires vêtus de jaune et bleu emmenant la Yellow Army en finale (tout cela pour perdre face aux Toulousains). Les Lyonnais se sont encore renforcés cet été et sont bien décidés à soulever le Brennus en juin.
La reconstruction d’un club en perdition
Longtemps considéré comme la seule grande ville sans club de rugby à la hauteur, le LOU a su réagir. La région Rhône-Alpes était, il y a quatre ans, en forte concurrence entre trois clubs : le LOU, Oyonnax Rugby et également le FC Grenoble Rugby. Cependant le niveau n’était pas à la hauteur des espérances. Les clubs se retrouvaient souvent à lutter pour être promu dans l’élite une année puis directement lutter pour le maintien dans le niveau supérieur l’année suivante. Aujourd’hui, le monde du rugby a changé les clubs montagnards sont en PRO D2 mais c’est le LOU qui pointe au sommet.
L’une des solutions pour relever une équipe : trouver le meilleur coach sur le marché. Après une année catastrophique en TOP 14 en 2014-2015, la direction lyonnaise décide d’envoyer Olivier Azam à Oyonnax et récupérer Pierre Mignoni. Le changement est incroyable, champion avec trente points d’avance au classement, les lyonnais accèdent à l’élite une nouvelle fois. Mais cette fois tout est différent, le jeu est léché, les joueurs apprennent les lois du haut niveau à vitesse grand V grâce à des vétérans. La première saison est prometteuse avec une dixième place.

Et depuis ? Deux années, deux qualifications en play-offs. Simple, net et sans bavure. Les lyonnais butent, cependant toujours en demi-finale face aux futurs perdants de finale. Les louveteaux sont devenus des loups sortant les crocs mais toujours effrayés au moment de se battre…
La gestion de l’effectif : la clé de voûte du club
La solution de Pierre Mignoni pour sortir le LOU de l’impasse était de s’appuyer sur une gestion d’effectif particulière. L’entraîneur, lors de la saison en PRO D2, a décidé de faire confiance aux jeunes afin de les faire évoluer. De nombreux joueurs sont apparus sur le devant de la scène comme Félix Lambey ou Baptiste Couilloud. L’été d’accession, Lyon attire de nombreux vétérans qui vont permettre, lors des deux premières années, de faire progresser les louveteaux et permettre à Lyon de passer un cap. On pense, bien évidemment, aux joueurs internationaux Lionel Beauxis (arrivé en 2017), Frédéric Michalak ou encore Delon Armitage (arrivés en 2016).

Ajoutons à ceci un recrutement innovant, allant chercher des jeunes joueurs prometteurs mais avec un minimum d’expérience. Pierre Mignoni n’hésite pas à laisser les joueurs prendre de l’expérience en jouant une année supplémentaire dans un club en PRO D2 (comme Demba Bamba ou Patrick Sobela). Bref, le LOU a innové en matière de recrutement et de gestion d’effectif et ça a payé.
Un début de saison tonitruant
Il est vrai que le club lyonnais n’a perdu que très peu de joueurs avec la Coupe du Monde par rapport à ses principaux concurrents. Mais ne perdre qu’un seul match en neuf journées n’est pas une performance anodine. Il est donc important de soulever que les Lyonnais réalisent le début de saison quasi-parfait. Même si les supporters adverses accusent la Coupe du Monde de les affaiblir (et on les comprend), il faut savoir gagner peu importe les circonstances. Le jeu est flamboyant, les joueurs font très rarement les mauvais choix. Le staff maîtrise le tempo et les loups n’ont plus qu’à jouer leur symphonie.
Maintenant il est clair que le club lyonnais est un grand favori au titre cette année. Pierre Mignoni n’acceptera sûrement pas une nouvelle déconvenue en fin de saison. La ville attend depuis 1933 un sacre du club dans l’élite française. Cette année sera peut-être la bonne. La ville est prête à vibrer, les joueurs sauront-ils être le nouveau séisme du rugby français ?