En ce grisonnant mois de novembre il ne fallait pas compter sur les Bleus de Deschamps pour mettre un peu de chaleur dans votre morne routine, à la limite vous auriez pu vous contenter d’un pauvre et tiédasse spectacle… De toute manière il semblerait que les bleus avaient la tête ailleurs et ce n’est pas Clément Lenglet qui vous dira le contraire. Certes la piètre performance des bleus n’incombe pas uniquement à l’otarie barcelonaise mais plutôt à l’ensemble de l’équipe qui n’a pas su mettre en œuvre son numéro de cirque. En effet le 14 novembre 2019 à 20h45, la France était déjà qualifiée pour l’Euro 2020 à la suite du match nul opposant la Turquie et l’Islande. Ce dernier se déroulait à 18 heures le même jour et sépara les deux équipes sur le score exceptionnel… de 0 à 0. Nous nous pencherons donc dans cet article sur la difficile victoire française contre une équipe moldave accrocheuse et revancharde de l’humiliante défaite, quoique logique, qu’elle avait subie sur le score de 1 – 4.
Le récit d’un match laborieux
Après une entame plutôt poussive, Mbappé décochait la première frappe, à la sixième minute d’un match qui s’annonçait comme une formalité. C’est à dire une opposition où la Moldavie ne sortirait que très rarement de son camp et la France tenterait de transpercer tant bien que mal cette forteresse bessarabienne. Pourtant, alors que le modèle de ce genre de match commençait à se mettre en place, à la suite d’un long ballon anecdotique moldave, Clément Lenglet commet une erreur fatale couplée à une mésentente avec Steve Mandanda qui mena à l’ouverture du score par le biais de l’attaquant Rata. Nous sommes alors au stade de France à la neuvième minute et la France, championne du monde en titre, est menée chez elle, par la 175ème équipe mondiale au classement FIFA (derrière Tahiti classée 157ème…). Les causes du drame sont, en grande partie, imputables au nouveau titulaire en charnière centrale, Clément Lenglet. C’est donc sur ce long et anecdotique ballon, balancé par la défense moldave que Clément Lenglet a souhaité remettre de la tête à son gardien mais échoua, alors qu’il s’y était pris à deux reprises, et une fois rentré dans la surface de séparation Rata s’intercala entre l’expérimenté gardien marseillais et le défenseur barcelonais et en profita donc pour ouvrir le score
Par la suite l’équipe de France, blessée dans son orgueil, tenta tant bien que mal de réduire l’écart par l’intermédiaire de Benjamin Pavard qui repris de volée, après contrôle, un centre lui étant adressé au second poteau, mais sa frappe fuit le cadre au grand dam des supporters français qui espéraient revoir le but splendide marqué lors des huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2018. Le salut arrivera du capitaine et compère de charnière du malheureux Clément Lenglet, j’ai nommé le Madrilène Raphaël Varane, jaillissant au point de pénalty à la 35ème minute pour reprendre d’une tête salvatrice un ballon éjecté des bras de Koselev, le gardien de la sélection moldave. Celui-ci percuta dans les airs le meilleur buteur en activité de la sélection française, Olivier Giroud, d’où sa faute de main qui entraîna le but de Varane. Certes ce n’est pas le but le plus sensationnel de ces dix dernières années mais il a le mérite de remettre les compteurs à zéro et rassurer des Français qui combinaient et recombinaient sans réelle efficacité. Ces derniers s’entêtaient à combiner dans l’axe entre Griezmann, Giroud et Mbappé alors que, dès que le jeu était écarté sur les ailes les latéraux ont réussi à amener le danger comme en témoigne le pénalty obtenu par Lucas Digne. Le joueur des Toffees s’est littéralement fait découper par le défenseur moldave Posmac, héritant d’un carton jaune aux reflets orangé. C’est un autre joueur de Premier League qui s’est chargé de le transformer. Il s’agit d’Olivier Giroud qui prit à contre-pied Koselev et par la même occasion n’est plus qu’à deux longueurs des 41 buts en sélection de Michel Platini. À noter également qu’un seul remplacement a eu lieu au cours de la rencontre côté français. Thomas Lemar a pu profiter de dix minutes qu’il n’a pas réellement bien su exploiter. Il remplaçait Kingsley Coman, peu en vue ce soir là.
Les Tops et Flops
TOPs :
-Les latéraux :
Crédit photo : Le Parisien
Beaucoup d’activité en ce qui concerne le néo-bavarois, c’est l’un des joueurs français à avoir touché le plus de ballons. Il ne s’est pas gêné pour centrer et tenter de prendre le jeu à son compte. C’est assez inhabituel de le voir dans ce registre mais c’est encourageant de le voir dans cette dynamique bien que tout est loin d’être parfait. On sent qu’il a envie de montrer qu’il n’est pas « surcôté », comme on l’entend beaucoup en ce moment. À gauche, Lucas Digne a eu moins de ballons à exploiter mais chaque fois que ce fût le cas il a réussi à les bonifier. C’est lui qui provoque le pénalty transformé par Giroud, à la suite d’un joli une-deux avec Mbappé.
-N’Golo Kanté : Lui qui n’avait plus joué avec les Bleus depuis mars 2019 a été l’un des acteurs majeurs de la victoire de l’équipe de France ce jeudi soir. Kanté nous a fait du Kanté, c’est à dire qu’il nous a gratifié d’une activité très intense au milieu. Celle-ci a permis d’annihiler les rares contres-attaques moldaves et de remettre la machine bleue en route. Il s’est même retrouvé quelques fois en position excentrée et s’est payé le luxe d’adresser des centres plutôt bien dosés aux attaquants français.
FLOPs :
-Kingsley Coman : Alors qu’on attendait beaucoup de lui, Coman a déçu. Ce match semblait être une aubaine pour l’ancien turinois, il pouvait enfin confirmer que son retour en équipe de France, après sa longue absence, n’était pas un feu de paille. Malheureusement le coéquipier de Pavard en club n’a pas réussi à être incisif ballon au pied et s’est effacé au fur et à mesure que les minutes s’égrainaient. Thomas Lemar le remplacera à cinq minutes de la fin du temps réglementaire et ne réussit pas à donner une autre saveur à ce match qui manquait de mordant, pour ne pas dire ennuyeux.
-L’animation offensive :
Crédit photo : France 24
Avec une possession écrasante de 77 %, les Bleus n’ont trouvé la faille que sur coups de pied arrêtés. À savoir un coup franc excentré qui amena au but de Varane à la 35ème ainsi que le penalty de Giroud à la 79ème. Cela semble incriminable aux animateurs offensifs de la rencontre, c’est-à-dire Coman, Griezmann, Mbappé ainsi que Giroud. Ces derniers ont manqué de justesse pour venir à bout du bloc bas moldave, ils se sont énormément entêtés à vouloir sauver la patrie à eux seuls. De plus ils ont forcer le jeu de combinaisons plein axe en petit périmètre alors que les solutions sur les ailes, notamment celle de Coman, semblaient plus évidente…