Épisode 2 de ces finales ATP à Londres et aujourd’hui, petit débriefing de ces troisièmes et quatrièmes journées de compétition. Au menu : une victoire à l’arrachée pour le matador Nadal face au teigneux Medvedev, des qualifications inédites pour le plat de résistance et en dessert un succès sans tremblé pour notre Suisse préféré.
A comme Agassi : Nadal revient des enfers, Tsitsipás qualifié pour sa première
Outsider avant de débuter le tournoi, Stefanos Tsitsipás vient d’entrer vraisemblablement dans la cour des grands. Plus jeune joueur de la compétition avec ses 21 ans, c’est pourtant avec énormément d’assurance et de maturité que le Grec s’est imposé au sein de ce groupe relevé. Tombeur au premier match de Medvedev, il retrouva pour son second match l’autre vainqueur de cette poule Borg, Alexander Zverev. Sur leurs confrontations directes, Tsitsipás a un avantage avec 3 victoires pour une seule défaite, qui remonte à 2018 à Washington. Favori donc face au tenant du titre, Stefanos n’a pas mis longtemps avant d’imprégner le court de ces frappes tonitruantes. Aussi bien coup droit que revers une main, le Grec ne s’est que très rarement laissé déborder face à un Zverev qui s’est écroulé sur son deuxième service avec un terrible 17% (à 1/6), à 28% au terme de la rencontre. Après avoir enchaîné 5 jeux consécutifs et s’être adjugé la première manche, Tsitsipás n’a pu que constater le naufrage de l’Allemand qui fut mené 4-1 après un double break, puis 5-1 après un jeu de service confirmé par le Grec (avec 100% de points remportés au premier service dans ce set). Agacé et désemparé, Zverev arrêta de lutter et laissa le soin à Stefanos de lui infliger donc une correction 6-3 6-2 et s’octroyer son ticket pour les demi-finales.

Plus tôt dans la journée, Nadal défiait Medvedev, soit la précédente finale de l’US Open en août dernier. Il y a trois mois, ces deux hommes nous offraient une des plus belles rencontres de l’année après la finale de Wimbledon entre Federer et Djokovic. Au terme d’un match en cinq sets et 4h50min de jeu, Nadal souleva son quatrième trophée et le 19èmeGrand Chelem de sa carrière, à un seul titre du record de Federer. Hier donc, place à la revanche. Et là encore ce match nous a réservé une issue totalement incroyable tellement Medvedev semblait dominateur, notamment dans le troisième set. Oui mais ça, c’est mal connaitre Rafa. L’Espagnol a douloureusement perdu 6-2 6-4 sa première partie face à Zverev et devait à tout prix décrocher la victoire pour tenter de ravir les demi-finales du tournoi et défendre sa première place au classement ATP. Récurrent depuis l’ouverture du tournoi ce dimanche, le premier set se conclua au tie-break. Tous deux solides sur leur service, les deux hommes se renvoyèrent coup pour coup, même si forcé de constater que Medvedev fut supérieur au Majorquin. Tranchant sur son premier service avec 21 aces enregistrés sur la totalité du match, le Russe enchaîna jeu blanc après jeu blanc sur son service pour s’en aller défier une première fois Nadal sur un tie-break donc, remporté haut la main 7-3. De nouveau dans le dur et semblant affaibli physiquement après une saison mouvementée, Nadal n’avait plus comme solution que de devoir répondre à cet affront. Ce qu’il fit relativement bien en empochant la deuxième manche 6-3, avec un 5/5 sur son deuxième service et 3 petites fautes directes à son compteur. De retour dans cet affrontement haut en couleurs, Rafa retomba aussitôt dans ses travers et s’effondra après un double break confirmé par Medvedev à 4-0. Tandis que l’espoir et la réussite semblaient fuir au gaucher, il écarta une première balle de 5-0, puis une seconde, et finalement conserva son service à 4-1. Son premier service retrouvé, Daniil Medvedev mit de nouveau la pression avec une première balle de match, la dernière que se procura le jeune Russe de 23 ans… Sorti de ses gonds après cette tentative manquée, Medvedev perdit les pédales et Nadal s’adjugea les cinq jeux suivants pour dépasser son adversaire à 6-5. Ce combat de 2h50min prit fin sur une 40èmefaute directe du Russe et une victoire rocambolesque de Rafael Nadal qui continue d’y croire !
B comme Borg : Thiem frappe fort, très fort
Qui aurait pu prévoir pareille performance de la part du jeune Autrichien dans ces ultimes rencontres de la saison ? Débuter par un succès face à Roger Federer, puis s’en allait défier le champion poids lourds de l’indoor, le Serbe Novak Djokovic, et finir la rencontre en tête du groupe A en faisant ployer le genou à l’ancien numéro un mondial. Personne avant le tournoi n’aurait pu sentir aussi bien le coup. « C’est probablement le meilleur match que j’aie jamais joué » déclara Thiem à la fin d’un duel de titans en 2h47min au terme des trois sets. Pourtant le début de match ne tourna pas à l’avantage de l’Autrichien qui dut le premier se défaire du break concédé à 3-1, qu’il reprit dans la foulée pour revenir à égalité ensuite 3-3 après un jeu de service compliqué. L’issue se décida alors au tie-break, exercice dans lequel se montra plus adroit que son adversaire. 1-0 pour Djoko après 1h06min de combat. C’est alors au cours du deuxième set que Dominic sortit les crocs : solide dans son coup de raquette, il profita de l’unique balle de break du set pour mener 2-0 puis 3-0 en confirmant son service juste après. Lancé comme un TGV, Thiem revint à égalité dans la rencontre en remportant ce deuxième round 6-3. Tout se décidera dans un ultime set. Et quel set ! Tout tenter, il fallait bel et bien tout tenter pour le prodige Autrichien, et cela devait passer par un jeu extrêmement offensif. En effet, Thiem termina la rencontre avec 51 coups gagnants (rien que ça) pour (tout de même) 47 fautes directes. Pris de court dans les échanges, Novak dut se résigner à laisser son adversaire donner le ton dans un troisième set tendu jusqu’à la fin. Une fin qui s’acheva sur un tie-break de haut niveau : mené 4-1 et en difficulté, Dominic Thiem su se relever et alla puiser dans ses ultimes ressources pour marquer 6 points et se procurer une balle de match. La seconde fut la bonne !

Tous deux perdants lors de leur entrée en lice dans le tournoi, Federer et Berrettini étaient en quête d’une première victoire. Tous les voyants annonçaient le Bâlois gagnant, et ils virent juste. Mais cette année, Roger est loin d’être à son plus haut niveau et manque cruellement d’agressivité dans ses coups de raquette. N’ayant rien à perdre, Berrettini crut un instant pouvoir décrocher son premier set du tournoi en se procurant une balle de set sur le service adverse à 6-5 en sa faveur. Bien plus expérimenté, c’est en patron que Federer décrocha finalement la première manche en s’imposant 7-2 au tie-break. De nouveau dans le dur, l’Italien concéda dès l’entame du second set son service, trop maladroit avec 27 fautes directes sur l’ensemble du match (contre 17 seulement pour Roger) et bien moins présent sur son premier service. Forcé de constater la marche en avant du recordman de la compétition, Berrettini tenta un dernier éclat à 4-3 pour essayer de debreaké. Mais là encore il s’avoua vaincu après trois tentatives et s’inclina finalement 6-3 sur son jeu de service. Grâce à cette victoire, la deuxième place et l’accès aux demi-finales se jouera ce soir à 21 heures, dans un match entre patrons de la petite balle jaune, j’ai nommé Novak Djokovic et Roger Federer. Affaire à suivre.
Thiem en feu
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