« Le nouveau classique », « Le Choc », le match entre « les deux meilleures équipes du monde, entraînées par deux des entraîneurs les plus influents de la planète foot. » Nombreux étaient les adjectifs pour décrire le sommet de la 12ème journée de Premier League entre Liverpool et Manchester City, qui a largement tourné à l’avantage des Reds (3-1). Analyse.
Le symbole Fabinho
« Pendant des années, nous avons parlé de Fernandinho comme le meilleur milieu de terrain défensif. Je dirais maintenant que Fabinho est meilleur que quiconque à ce poste » déclarait Steve Nicol, défenseur pendant 14 ans chez les Reds, à ESPN. Et cette 12ème journée de Premier League a un goût de passation de pouvoir. Alors certes, Fernandinho était positionné au poste de défenseur central, du fait de l’absence d’Aymeric Laporte, mais la prestation de l’ancien Monégasque fut une véritable masterclass. Élu « Homme du match », le Brésilien a rayonné dans l’entre-jeu. Auteur de l’ouverture du score dès la 6ème minute grâce à une frappe de 25 mètres, le Brésilien a brillé en remportant de nombreux duels, à l’image de ce tacle autoritaire sur ce même Fernandinho. Proche de se faire avertir par l’arbitre, le milieu des Reds a permis, à de nombreuses reprises, de couper les transitions des Skyblues.
Précis à la passe (85 % de réussite en prenant souvent des risques), il a permis de lancer les nombreuses contre-attaques caractéristiques du jeu des hommes de Jürgen Klopp. On se souvient que l’entraîneur allemand l’avait laissé mijoter de nombreux matchs à son arrivée sur les bords de la Mersey, le temps de « s’adapter au jeu de la Premier League ». On se souvient aussi que l’Allemand l’a laissé au repos la semaine dernière à Aston Villa afin d’éviter une éventuelle suspension. Adaptation réussie, coaching parfait. Habile Jürgen. Rayonnant Fabinho.

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0. Le nombre de défaite des Reds lors des 31 titularisations de Fabinho. Précieux.
Les nombreuses interrogations tactiques des Citizens
16 ans que City ne s’est pas imposé à Anfield, 9ème défaite de Pep Guardiola face à Jürgen Klopp. Les stats ne parlent pas en faveur de l’entraîneur espagnol mais il est légitime de se poser des questions sur son management. Ne faire qu’un seul changement alors que Liverpool semblait réciter ce qui ressemble à un récital pose forcément des questions. Laisser un Riyad Mahrez étincelant sur le banc peut laisser perplexe, d’autant plus face à la terne prestation de Bernardo Silva. Loin de marcher sur l’eau, Kyle Walker est resté sur la pelouse d’Anfield durant les 90 minutes alors que João Cancelo aurait pu faire le taff face aux offensives Reds. Le positionnement de Fernandinho pendant 90min et l’association médiocre entre Rodri et Gündogan feront très certainement parler dans les jours à venir.
En face, le plan des Reds a fonctionné à merveille. Preuve en est, les nombreuses transversales entre Andrew Robertson et Trent Alexander-Arnold ont permis d’étirer le bloc des Citizens et amener de nombreux centres et corners, permettant les deuxième et troisième buts des hommes en rouge.
Et maintenant ?
Leader de Premier League, Liverpool compte 8 points d’avance sur un surprenant duo Chelsea-Leicester. Relégués à 9 points, les hommes de Pep Guardiola ont une marge de manoeuvre réduite pour empêcher les Reds de remporter un titre national qui leur échappe depuis 30 ans. Néanmoins, n’oublions pas que, la saison dernière, 7 points d’avance n’avaient pas suffi à Liverpool pour finir champion d’Angleterre.