Que s’est-il passé lors de cette phase de poule ? (Partie 4)
Lorsque les poules ont été annoncées, le Pays de Galles et l’Australie n’ont pas eu besoin de jouer des coudes pour être considérés comme les grands favoris à la qualification en quarts de finale. Cette idée se conforte par la présence d’une petite nation du rugby, l’Uruguay et une autre, qui sur le papier est de meilleure qualité que les Sud-Américains, la Géorgie. En effet l’équipe des Caucases hausse, chaque année un peu plus, son niveau de jeu au point qu’on parle de l’intégrer au VI nations. Cependant, la bipolarité de cette poule est remise en cause par un troisième larron, les Fidji. La meilleure équipe sans contestation des trois du Pacifique, est devenue un sérieux concurrent à la qualification dès lors qu’elle s’est imposée face à la France à l’automne 2018 sur le score de 14 à 21. Depuis elle n’a cessé d’impressionner, mais alors quelles équipes ont réussi à se qualifier ?
L’Uruguay et la Géorgie qui n’ont pas à rougir
Alors qu’on les attendait derniers de cette poule D, les uruguayens ont fini… derniers. Cependant, ils n’ont pas pris les « roustes » qu’on s’attendait à les voir prendre. Le courageux XV de Los Teros repart même du Japon avec une victoire de prestige en poche, qui illustre l’état d’esprit des rugbymen uruguayens. Ces derniers sont allés défaire les Fidji sur le score de 30 à 27 dans un match rocambolesque symbole de l’acharnement et de l’opiniâtreté uruguayenne. Cette équipe décomplexée a brillé par l’intermédiaire de sa charnière composée de Santiago Arata à la mêlée et de Felipe Berchesi à l’ouverture, joueur de Dax qui évoluait en Pro D2 l’an dernier. En remportant cette victoire face aux Fidji, cette équipe peut avoir le sentiment d’avoir réussi sa Coupe du Monde japonaise.
En ce qui concerne les géorgiens, bien qu’ils finissent devant les uruguayens au classement final, ils se sont à chaque fois cassés les dents contre les grandes équipes de cette poule. Effectivement, en battant les uruguayens sur le score de 33 à 7 et en empochant au passage le point de bonus offensif, les géorgiens finissent à l’avant-dernière position du classement, un point devant l’Uruguay. Malheureusement pour eux ils paient certainement une ligne défensive un peu trop poreuse qui s’est fait transpercer bien plus qu’elle ne s’est fait contourner. Cependant, elle a quand même pu se rabattre sur son traditionnel jeu d’avant qui ne fut quand même pas suffisant pour la sauver.
Le triumvirat de la poule D
Dans cette lutte à trois ce sont les Fidji qui voient leur rêve de quarts de finale s’envoler. Tout avait pourtant si bien commencé alors qu’ils étaient en mesure d’inquiéter les Australiens lors de leur premier match. Malheureusement pour eux ils auront manqué d’un peu de coffre face aux deux autres grosses nations de cette poule. En effet par deux fois il se sont retrouvés de gagner leurs confrontation. Cependant par deux fois l’équipe adverse a su renverser la vapeur et par deux fois les fidjiens se sont inclinés. De plus, leur défaite face l’Uruguay, contre lesquels ils avaient aligné une équipe « bis », ne leur laissait que très peu d’opportunité pour se qualifier en quarts. Il reparte du Japon avec une seule victoire, acquise au détriment de la Géorgie. Pourtant, les fidjiens ont brillé dans le jeu de passes et d’instinct, qui nous a offert un spectacle grandiose.
Quant à l’Australie du sélectionneur Michael Cheika, elle a réussi à se qualifier malgré sa défaite contre les Gallois sur un petit score de 29 à 25. Elle a maîtrisé ses trois autres rencontres bien qu’elle se soit fait peur face aux fidjiens car elle était menée jusqu’à l’heure de jeu. Dans la mesure où l’Australie s’est déjà inscrite à deux reprises dans le palmarès de la coupe du monde, en 1991 et 1999, elle n’a pas donné l’impression d’être un colosse aux pieds d’argiles. Pourtant, à l’heure où cette article est écrit, elle vient de se faire battre très sèchement sur le score de 40 à 16 par des anglais survoltés.
L’équipe qui sort en tête de cette poule D n’est autre que le Pays de Galles, futur adversaire des bleus en quarts ce dimanche 20/10 à 9h15 (heure française). Le XV du poireau confirme ou démontre plutôt son statut de deuxième nation, selon le classement IRB, en remportant sa phase de poule sans réels accrocs. Elle dégage une réelle sérénité et homogénéité qui se sont illustrés lors de son avant-dernier match contre les Fidji, durant lequel elle a été menée par deux fois pour finalement s’imposer 29 à 17. À la manière des anglais, elle impressionne pour sa capacité à être à la fois performante sur ses lignes arrières ainsi qu’avec son paquet d’avants. Le seul petit bémol pour cette équipe est d’ordre médical. L’ouvreur Dan Biggar a déja subi deux commotions au cours de la compétition, son remplaçant habituel Gareth Anscombe s’est quant à lui blessé avant de partir au Japon. Il ne reste donc plus que Rhys Patchell pour le suppléer en cas de méforme face aux bleus.
Classement final
- Pays de Galles (4 v.,0 n.,0 d.), 19 pts. (Q)
- Australie (3 v.,0 n.,1 d.), 16 pts. (Q)
- Fidji (1 v.,0 n.,3 d.), 7 pts.
- Géorgie (1 v.,0 n.,3 d.), 5 pts.
- Uruguay (1 v.,0 n.,3 d.), 4 pts.
Les matchs importants
- Australie/Fidji : 39-21
- Uruguay/Fidji : 30-27
- Pays de Galles/Australie : 29-25
- Pays de Galles/Fidji : 29-17